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Tchétchénie : « La famille a le devoir moral envers la société de tuer l’homosexuel »

La journaliste Anaïs Llobet raconte dans son roman « Des hommes couleurs de ciel » la chasse à l’homosexuel vécue par un Tchétchène. Au micro de Nikos Aliagas vendredi, elle rappelle que l’homosexualité est un crime puni de mort en Tchétchénie.

INTERVIEWEn Tchétchénie, l’homosexualité est un crime puni de mort. Les personnes homosexuelles sont persécutées, torturées et contraintes de s’exiler. La journaliste Anaïs Llobet raconte la fuite de l’un d’entre eux dans son roman Des hommes couleur de ciel, publié aux éditions de l’Observatoire. Au micro de Nikos Aliagas vendredi, elle raconte le quotidien de ces hommes.

Quand un homosexuel est un criminel. Ces deux derniers mois, quarante homosexuels ont été arrêtés et deux sont morts. À 22 ans, Arthur a quitté la Tchétchénie où il était menacé. Si on déclare son homosexualité dans ce pays, « on vous tue », répond le jeune homme au micro d’Hugo Clément sur le site Konbini. Son propre père l’a menacé de le tuer pour cette raison. « C’est impossible d’aller voir la police et de dire ‘Je suis gay, protégez moi.’ Parce qu’ils peuvent écrire un document en disant que tu es un criminel. »

« Homosexuel », un mot qui n’existe pas. Dans Des hommes couleur de ciel, Anaïs Llobet explore la trajectoire de deux frères tchétchènes, Oumar et Kirem. Le premier est homosexuel, « une identité impossible puisque l’homosexualité est passible de mort en Tchétchénie. C’est puni par la loi des clans, des familles », rappelle l’écrivaine. « Si l’homosexualité est su, la famille a le devoir moral envers la société de tuer la personne homosexuelle. C’est un grand tabou. C’est même un mot qui n’existe pas. » Pour désigner ces personnes, les tchétchènes utilisent l’expression « les hommes couleur du ciel », titre du roman d’Anaïs Llobet.

« La mort ou l’exil ». Peu d’option s’offrent aux homosexuels : « l’exil, la mort ou de vivre caché à jamais en ayant une femme et quelques aventures homosexuelles », décrit-elle. Parmi les personnes que l’écrivaine remercie apparaissent de nombreuses initiales, celle de ses amis homosexuels obligés de vivre cachés. L’un d’entre eux a fui son pays douze ans plus tôt, il est en permanence en danger « notamment si sa famille l’apprend ». « Je partage son quotidien, ses angoisses, il vit dans la peur. »

 

Source : Europe 1

 

 

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