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vendredi 29 mars 2024
CultureSlimane Azem : La force de l'asefru ou le poète candide (2e partie)

Slimane Azem : La force de l’asefru ou le poète candide (2e partie)

Bannir Slimane Azem ou le châtiment d’exemple.

Au dix-neuvième siècle le bannissement était le châtiment que réservait le colonialisme aux insurgés. Poète de son état, Si Muḥend U Mḥend a été soumis à la dureté du traitement de ces insurgés, et de nos jours son exemple est toujours vivace dans la mémoire collective. Le sort réservé par les autorités coloniales aux biens de sa famille est connu de tous. Il était à l’égal de ce qu’ont enduré les insurgés de l’époque : les exécutions, les déportations et les séquestrations des biens. Ces mesures et traitements étaient régies par ce qui était appelé L’ordonnance royale du 31 Octobre 1845 qui est promulguée contre les insurgés.

Je garde de mon enfance le souvenir des paroles de certains vieux du village qui avant d’annoncer ou de projeter une initiative future, même sur 24 heures, la précédaient toujours d’une formule sentencieuse «ad aɣ-yemneɛ ṛebbi s sikkis». Cette formule est devenue presque un adage. Consacrée pendant longtemps celle-ci est restée sans explication pour moi. Elle signifie : que Dieu nous préserve du séquestre. Les vieux la substituaient mécaniquement à l’autre formule religieuse «In challah» comme pour témoigner l’impuissance du divin devant l’injustice du colonialisme. Ce n’est que des décennies plus tard que j’en ai compris la signification et la gravité.

En effectuant des recherches à travers internet pour la rédaction de cet écrit, je tombe par pur hasard sur un article publié dans un journal en date du 17 décembre 2009. Il dénonçait les obstacles sur lesquels buttait un citoyen dans ses efforts pour la récupération de la maison de son père à Bounouh. Cet article relatait les démarches d’un certain Arezki Khllifi et faisait ressortir que la dite maison paternelle avait été confisquée par les autorités algériennes durant les années soixante-dix et vendue à un particulier. Il rajoute que sa famille a quitté cette demeure pour des raisons de la guerre. Il voulait la récupérer pour en faire un monument historique. Qui pouvait être ce vaillant citoyen ? Eh bien, c’était le fils du chanteur Farid Ali, de son vrai nom Khllifi Ali.

Toujours dans ma quête d’informations, je tombe sur un autre article portant les initiales G.K dans le journal El Watan du 01 février 2012 qui faisait part d’un sit-in organisé devant le siège de la wilaya de Bgayet par l’association culturelle du village d’Ighil-Ali pour attirer l’attention des autorités locales sur l’indue occupation de la maison familiale des Amrouche. Malgré les protestations des villageois, les autorités se sont murées dans un silence complice. Le même scénario vaut pour les biens de Slimane Azem. Tous les efforts de ses sœurs Hedjila et Ouerdia de leur vivant pour la récupération les terres confisquées sont restés vains.

Taoues Amrouche comme son frère Jean Lmouhoub, Slimane Azem et Farid Ali avaient tous composé des poèmes patriotiques à la gloire de la révolution. A leurs manières, ils avaient pris part à ce combat ; qui par la poésie, qui par le chant, qui par des prises de positions politiques. Tous avaient apporté leurs pierres à l’édifice du combat national qui était cette promesse d’essuyer les larmes aux victimes de la colonisation et tous avaient été objets de représailles du système colonial. Le comble ! C’est l’ordonnance du séquestre de 1845 qui leur a été appliquée dans l’Algérie indépendante. Qu’avaient-ils donc fait de si grave au point de mériter pareille sanction ?

Tous portaient en eux la fibre amaziɣ et tous l’ont affirmé par leur engagement politique au sein de l’Académie Berbère en France à sa création. Et comme Si Muḥend U Mḥend durant la colonisation, ils ont récolté les mêmes représailles dans l’Algérie indépendante.

Slimane Azem et le Printemps berbère de 1980.

Quand Slimane Azem aborde la décennie quatre-vingt, un autre événement majeur de l’histoire de l’Algérie va se produire : le Printemps berbère d’Avril 1980. Slimane l’a vécu et entendu. Quand les manifestations du Printemps berbère éclatent, Slimane Azem interprète l’événement et donne sa signification dans la célèbre chanson «ɣef teqbaylit yuli wass». De sa voix chaude fusait cette dose forte d’espoir et de confiance en l’avenir :

(…)

Aqlaɣ nettɣenni nfeṛṛeḥ
Yebda a d-yettban ṣṣeḥ
Γef teqbaylit yuli was

Xas efreḥ a yul thenni
Ayen akk i d-nettmenni
Ass’ agi neffeɣ ɣures

Tura mi nemyaɛqal
Aqlaɣ la nettemsawal
Γef nnif n teqbaylit

Nefka lɛahd i lwaldin
Ṣṣut n teqbaylit ḥnin
Fellas ḥedd ur d aɣ-iɣur

disait-il dans cette chanson.

Il n’y a pas de recours contre le verdict de la vie. C’est Slimane lui-même qui l’avait déjà dit auparavant dans «Tamijalt». Dans l’atmosphère du début des années quatre-vingt, il y avait comme des symptômes d’une fin proche. Sa voix, jadis mielleuse, manifeste des signes de grippage. L’effet de la maladie était là et manifeste. Trop tard, elle avait fait son effet et Slimane devait partir sans avoir eu le temps nécessaire de tout nous révéler. C’est à Mouloud Mammeri que cette mission incombe pour nous expliquer le message à la place de Slimane, dans «La cité du soleil» :

«Mais, quel que soit le point de la course où le terme m’atteindra, je partirai avec la certitude chevillée que, quels que soient les obstacles que l’histoire lui apportera, c’est dans le sens de sa libération que mon peuple, et à travers lui les autres, ira».

La vie de Slimane Azem a été un parcours plein et vertueux. Elle symbolise et se confond à la vie du héros de l’œuvre romanesque de Mouloud Mammeri. Elle a tout de cette fin tragique que réserve Mouloud Mammeri à son héros ; avec cependant toujours cette petite lueur d’espoir qui pointe à l’horizon, comme pour garantir et s’assurer de l’avenir et la postérité. Pour le cas de Slimane Azem, cette lueur d’espoir était arrivée prématurément : elle a pour nom Lounis Ait Menguellet.

Arab Aknine

Lire la 1e partie : Slimane Azem : La force de l’ASEFRU ou le poète candide (1e partie)

Eléments bibliographiques :

– Slimane Azem, IZLAN : Recueil de chants kabyles. Paris Numidie Musique. 184 pages. Coordonné par Muḥend U Yeḥya. 1984.

– Slimane Azem le poète. Y. Nacib. Ed Zyriab. 2001.

– Hommes et femmes de Kabylie. D.B.K. Ouvrage collectif sous la direction de Salem Chaker. P 91-103. Edition EDISUD 2001.

– Iberdan n tissas : 1934-1965, Mémoires de Messaoud Oulamara. Les Editions le Pas Sage. 2006.

– Les Mémoires de Mahiedine Bachterzi 1919-1939. Tome1. Ed. SNED, 1968.

– Histoire du théâtre en Algérie, un trou de mémoire dans les Mémoires de Mahiedine Bachterzi. Bachterzi était-il un collabo ? de Abdelkader Benbrik Article : dzactiviste.info.

– Mahiediene Bachterzi. Sidna Brahim El Khalil – Algérie. Article : www.okob.net

– De petites gens pour une grande cause ou l’histoire de l’Académie Berbère (1966 – 1978) de Mohand Arab Bessaoud. 2000.

– Insurrection de la Grande-Kabylie en 1871. Colonel J.N Robin. Henri Charles Lavauzelle. Ed Militaire.

Annexe1.

Les trois poèmes (1-3) de cet annexe1 ont été chantés par Slimane Azem, mais ils n’ont jamais été enregistrés en disques. Ils ont été rapportés, avec leurs musiques respectives, par Bedrane Hocine sur Berbère TV ; affirmant qu’ils ont été chantés par Slimane Azem au lieudit «Lqehwa N Amer Achour» en 1947 devant le caïd d’Agouni-Gueghrane et ses gardes de champêtres ; non sans avoir exprimé la crainte d’être arrêté, selon le témoin.

– Poème N°1. –

Besm elleh a nebdu a nenteq

Yak tura a nefreq

Baṛka-yaneɣ deg wefṛansis

Ma iɣerreb nekkni a ncerreq

Bessif a nfreq

Kul yiwen deg wakal-is

Ineslem ad yeddu s lḥeq

Ma yerna yeḥdeq

D ddunit akk d atmaten-is

Tura mi nfaq

Tura mi nfaq

Nekkni d Fṛansa a nefreq

Acuɣer akka a yinselmen

D lɛib fellawen

Barkaw leqmer d ssekṛa

Teǧǧam akk tamurt-nnwen

Čan-tt yaɛdawen

D acu s tettṛaoum tura

Telha lxawa garawen

Ṛebbi a kken iɛiwen

Ad d-tecbum leǧnas meṛṛa

Tura mi nfaq

Tura mi nfaq

Nekkni d Fṛansa a nefreq

Poème N°1. (Traduction)

Au nom de Dieu nous disons :

La séparation est inéluctable,

Assez des français.

Et nos chemins vont diverger.

La rupture est inéluctable.

Que chacun reste chez soi.

Le musulman suivra la voie juste,

Et s’il est guidé par l’éthique,

Tous les hommes sont ses frères.

Maintenant que nous avons pris conscience,

Maintenant que nous avons pris conscience,

Nos liens à la France seront rompus,

Hé musulmans ! pourquoi cela.

Honte à vous,

Assez des jeux et de l’alcool,

Votre patrie est à l’abandon

Elle est la proie de l’ennemi,

Pourquoi attendre encore,

Pour bâtir l’union?

Dieu vous bénira,

Vous ressemblerez aux autres peuples

Maintenant que nous avons pris conscience,

Maintenant que nous avons pris conscience,

Nos liens à la France seront rompus,

——————————–

Au village d’Agouni-Gueghrane, la version répandue de cette chanson est plus complète. La version que Bedrane Hocine rapporte est tronquée. Le complément manquant est le suivant :

A saddatt yiwen yiwen,

Tilim d amɛiwen,

Teddum yakk d Messali,

Si zik-is i yetmeḥḥen,

Ixdem f lwaṭan,

Netta d argaz lɛali,

Mačči am At igennuren (*),

Itetten idrimen,

S lǧiha-nnsen d lxali,

Fṛansa la tettzuxxu,

Tbennu trennu,

Γer leǧnas izad ṣṣenɛa-s,

Lalman ɣer 18 yettru,

Meskin d ayceffu,

40 yerra-d lexsaṣa-s,

Si Biljik armi d Buṛdu,

Yebda la yetthuddu,

Lebṛuj ɣef llsas.

Traduction.

Saints de chez nous,

Venez-nous en aide,

Soyez aux côtés de Messali,

Depuis longtemps dans les tourments,

Il a travaillé pour la patrie,

C’est un homme de bien,

Pas comme les enturbannés(*),

Qui se livrent à la rapine,

De leur côté, rien à attendre.

La France se vante,

Ne s’arrête pas de construire,

Pour se bâtir une réputation,

«L’Allemagne» pleure sa défaite de 1918,

Par sa bravoure, elle n’a rien oublié,

Et en 1940, a pris sa revanche,

De la Belgique jusqu’à Bordeaux,

Elle s’est mise à détruire,

Les édifices jusqu’aux fondations.

Tout comme d’ailleurs pour la version qui circule au village de la chanson «Ffeɣay ajṛad tamurt-iw», il manque le couplet ci-après dans la version enregistrée :

A yarrac imeẓyanen,

A lefriqiya,

Tekkrem d acu tettṛaǧum,

Tusa-d ssaɛa,

D aɛdawen a ten nessufeɣ,

Ma d Ṛebbi yebɣa,

Traduction

Jeunes gens,

Jeunesse de l’Afrique,

Il n’y a plus à hésiter,

L’heure a sonné,

Pour repousser l’ennemi,

Avec la grâce de dieu,

– Poème N°2.

D aɛdawen-nneɣ imeqranen,

D At igennuren (*),

Di lbiru la znuzuyen,

Deg yinselmen,

Ur sɛin nnif wala ddin,

Am wudayen,

Win yebɣan ad ijahed,

Yezwir degsen,

Widen yellan d inselmen,

Ur regglen ara,

M’ar asen d-ssiwlen,

Nefṣ lḥurya,

Ekkret a nemmet ɣef tmurt nneɣ,

Ttaṛ a t id-nerr,

A tt ilim d irgazen,

D iɛdawen a ten nessufeɣ,

Yiwen yiwen,

D iɣeddaôen a ten neneɣ,

D wigad yeznuzuyen,

Wigad yellan d inselmen,

Ur regglen ara,

M’ar asen d-siwlen,

Nefṣ lḥurya,

Poème N°2. (Traduction)

Nos pires ennemis,

Ce sont les enturbannés(*),

Ils dénoncent à l’administration

Les musulmans,

Sans foi et sans dignité,

Tels des juifs,

Qui veut mener la guerre sainte,

Doit commencer par eux,

Qui se dit musulman,

Ne doit pas fuir,

Quand il entendra l’appel,

La liberté est déjà à moitié.

Levez-vous, sacrifions-nous pour la patrie,

Nous accomplirons l’acte de vengeance,

Soyez des Hommes

Les ennemis nous les bouterons dehors,

Un par un

Les trompeurs nous les tuerons,

Avec ceux qui trahissent

Ceux qui sont de vrais musulmans

Ne peuvent fuir

Quand ils entendront l’appel,

La liberté est déjà à moitié.

(*) Igennuren : les enturbannés. Ici Slimane Azem l’emploie pour désigner les Caïds. Les nationalistes radicaux du PPA-MTLD vont utiliser plus tard ce terme pour désigner également les Oulémas, avec qui ils étaient en rupture durant la période des années quarante; ce que rapporte Messaoud Oulamara dans ses mémoires (Iberdan n tissas. Mémoires).

– Poème N°3.

Bdiɣ taqsiṭ s lqanun,

Γef wina yeznuzun,

Atmaten-is ɣer lkuffaṛ,

Winna lmuluk a t xzun,

Bḥal lǧunun,

Yetbaɛ taxwizt n lqifaṛ,

Si ddin-is yak d ameɣbun,

Si lǧennet yak meḥṛum,

Ṛebbi mačči ad as yeɣfer,

A neḥlu ncalleh,

A neḥlu ncalleh.

– Poème N°3 (Traduction).

Je débute mon récit selon la règle,

A propos de celui qui moucharde,

Ses frères aux impies,

Celui-là sera banni par les anges,

Au même titre que les diables,

Au même titre que les diables,

Il court après le pain de l’indignité,

Perdu pour sa religion,

Au paradis, nulle place pour lui,

Le bon Dieu pour lui sera impitoyable,

Nous guérirons in challah,

Nous guérirons in challah.

Annexe 2.

Ces poèmes sont de Sayd Ulamara n At Waɛli (Azem Said, né présumé 1841, décédé vers 1902). Ils ont été recueillis par Ammar Zentar auprès de Azem Ferroudja, décédée depuis.

– Poème N°4.

Yiwen illa d uḥdiq,

Itellem leɣzel rqiqen,

Yiwen illa d uḥdiq,

Ittzalam deg yemdanen,

Yiwen illa d uḥdiq,

Ismentag medden ṛeqqen,

Yiwen illa d ungif,

Mi tt zlan ad as ttɛallqen,

– Poème N°4. (Traduction).

Il se déclare avisé et sage,

Comme qui file de la soie fine,

Il se déclare avisé et sage,

Et regarde les gens du coin de l’oeil,

Il se déclare avisé et sage,

Il attise le feu pour que les gens brulent,

A qui est sot,

On ferra porter le chapeau.

– Poème N°5.

Ad ken ṛecdeɣ a yatma,

Temɣer bab-is d lxali,

Ula d llɛazz ittiwsir,

Jeṛṛbeɣ-t iɛadda felli,

Sser yettrus ger tuyat,

Mi tɛanneneḍ ad ak yeɣli,

– Poème N°5. (Traduction).

Mes frères, acceptez mon conseil,

La grandeur de la suffisance aveugle,

Même l’honneur finit par s’user,

Cette expérience, je l’ai éprouvée,

La grâce se porte sur les épaules,

Dès qu’on se cambre, elle tombe.

Annexe 3.

Ces poèmes (7 et 8) sont de Lḥaǧ Ameṛ n Lḥaǧ Busad , Azem Amar né en 1896 décédé en juillet 1974. Je les ai recueillis en juillet 1992 auprès de sa fille Feroudja, décédée depuis.

– Poème N°7

IDDAWEN.

Bdiɣ lxedma n leḥlal,

Kecmeɣ di lɣaba a tt-fferseɣ,

A tt id-ferrseɣ d isuɣal(1),

A ttezzuɣ ttjellileɣ (2),

Sḍehṛeɣ-ed lɛin di ttnaṣfas,

Degs i ssirideɣ mi yumseɣ,

Iwwet-ed wedfel d aqerrḥan,

Iḥebs-iyi ur ɣures d-ttaseɣ,

Ffɣen-d wufsiden n leɛmal,

Γeẓẓan asegmi-s ḍellseɣ,

A wi tt yerran d aqecwal,

Ad yess ggaǧeɣ ṛuḥeɣ,

A d-xellaɣ sebɛa n laɛṛac,

Ar leḥṣin a din erseɣ,

Ad ǧǧeɣ ufsiden n laɛmal,

Di d yiwen n yiddew a t ɛasseɣ.

– Poème N°7. (Traduction)

LES SINGES

J’ai travaillé dans la loyauté,

A défricher un maquis,

Je procédais par étapes,

De la plantation et la protection,

Avec cette source d’eau au milieu,

Pour me désaltérer et me laver,

Tombe une neige épaisse,

Qui m’empêcha de m’y rendre,

Sortent alors les singes destructeurs,

Pour se repaître des jeunes pousses,

Ah ! Si mon panier pouvait la porter,

Afin d’emménager avec,

Jusque derrière les sept cieux,

Pour me mettre sur l’arêtière,

Et m’éloigner de ces malfrats,

Si nombreux à contenir.

(1) Isuɣal (forme de pluriel qui veut dire bandes ou tranches)

(2) Ttjellileɣ (Ajellel = action de protéger un arbre avec de la plante épineuse tout autour de

son tronc pour le rendre inaccessible)

– Poème N°8.

YIR LǦAR.

Yir lǧar seg lmerra,

Fellas i yefna igiǧǧi,

Ur ak d-iheddeṛ lmaɛqul,

D awal-is s wenṭeǧǧi,

Γas qass-it ad yerr aḍar,

Ttin ig yetteḥwiǧi,

– Poème N°8. (Traduction)

LE MAUVAIS VOISIN.

Un mauvais voisin, quelle misère !

Mieux vaut l’exil,

Dans ses rapports, nulle place au sens,

La palabre c’est son affection,

Le rasséréner c’est inutile,

Tu perdras ton temps.

Annexe 4.

Ces poèmes (9-12) sont de Blayd n Lḥaǧ At Waɛli, Beddek Blaid né présumé en 1871 décédé presque centenaire. Je les ai recueillis en juillet 1992 auprès de Azem Hedjila, sœur de Slimane Azem, et de sa cousine Ferroudja, toutes deux décédées depuis.

– Poème N°9

LMEḤNA UKABIL

A yecɛal uqendil,

Si lmeḥna n «kabyle»,

Jeggfen-aɣ bezzaf nennteṛ,

Labsant lukan di teḥlil,

D aman b-baḍil,

Mi neswa ccṛab a-nfekkeṛ,

Ziɣ ddunit tettbeddil,

Tettɛaddi am ṭṭumubil,

Nekkni a tt id-neṭṭafaṛ,

– Poème N°9 (Traduction)

LA MISERE DU KABYLE.

La lumière a rayonné,

Des tourments que provoquent les kabyles,

Qui nous asphyxient à l’extrême,

Si l’absinthe était licite,

Et le vin avec elle,

On verrait plus clair,

Ainsi la vie est pleine de surprises,

Elle file comme une voiture,

Et nous ne faisons que la suivre.

– Poème N°10

WIN YETTMECČIWEN ΓEF TMURT

I win yettmecčiwen ɣef tmurt,

Ur iban ḥedd wi tt-ilan,

Nekkni nettalas lqut,

Nettat bab-is d ṣelṭan

Ar anga nebɣu nṛuḥ

Leqraṛ nneɣ d iẓekwan.

– Poème N°10 (Traduction)

L’APRE AU GAIN DE LA TERRE

A cet âpre-au-gain de la terre,

Sache qu’elle n’est la propriété de personne,

Seul son fruit nous revient,

Même si son maître est seigneur,

Qu’on aille où l’on veut,

Au final la petite place au cimetière.

– Poème N°11

AḤBIB ANEKKAṚ

Ulac i gceggben ṛṛas-i

D aḥbib yellan d anekkaṛ

Mi tella lḥaǧa ɣer ɣuri

Iddem itt ur degs nemcawaṛ

M’iyi tuɣal lḥaǧa ɣer ɣures

A yi d-yettjab ɣef laɛkkeṛ.

– Poème N°11 (Traduction)

L’AMI INGRAT

Nul ne me révulse plus,

Tel que l’ami ingrat,

Il s’approprie mes biens,

Sans mon consentement,

Et à l’inverse,

Nulle réciprocité.

– Poème N°12

ΓEF WERGAZ YEZZIN

Irgazen ma d-ssefken

Γelben ajenjar tilwa

M’ara d-ezzin d aḥeggam

Adfel deg-s i yetteḥrari

Ur ttsetḥin ur ttaggaden

Ad aɣ ineǧǧi ṛebbi.

– Poème N°12 (Traduction)

L’HOMME DANS SA MECHANCETE

Les hommes dans leur générosité,

Sont si gracieux que le figuier,

Dans leur repentir disgracieux,

Même la neige disparait,

Ils ne reculent devant rien,

Que Dieu nous en préserve.

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