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vendredi 19 avril 2024
InternationalLe cauchemar des Kurdes de Syrie

Le cauchemar des Kurdes de Syrie

Discriminés par Damas, attaqués par la Turquie… abandonnés par Trump

Discriminés pendant des décennies par Damas, les Kurdes de Syrie ont su tirer profit du chaos du conflit syrien pour établir une autonomie de facto dans les territoires qu’ils contrôlent.

Discriminés

Installés surtout dans le nord de la Syrie, les Kurdes, essentiellement sunnites avec des minorités non musulmanes et des formations politiques souvent laïques, représentent 15% de la population syrienne selon les estimations.

Ils ont souffert de décennies de marginalisation et d’oppression de la part du régime du parti Baas au pouvoir, et n’ont cessé de réclamer la reconnaissance de leurs droits culturels et politiques.

Neutres

Dès le début du conflit déclenché en 2011 par la répression sanglante d’une révolte pacifique par les troupes du président Bachar al-Assad, le régime fait un geste envers les Kurdes pour éviter qu’ils ne rejoignent la rébellion.

Bachar al-Assad naturalise 300.000 Kurdes « apatrides » après un demi-siècle d’attente et de protestations. Ces Kurdes de Syrie s’étaient vus retirer leur nationalité à la suite d’un recensement controversé en 1962.

Les Kurdes de Syrie tentent alors de rester à l’écart du conflit. Ils adoptent une position « neutre » envers le pouvoir et la rébellion, essayant d’empêcher les rebelles de pénétrer dans leurs régions pour éviter des représailles du régime.

A la mi-2012, les forces gouvernementales quittent des positions dans le nord et l’est, qui sont reprises par les Kurdes. Ce retrait est de nouveau perçu comme une manière d’encourager les Kurdes à ne pas s’allier aux rebelles.

Autonomes

En novembre 2013, le Parti de l’union démocratique (PYD), dont les Unités de protection du peuple (YPG) sont le bras armé, proclame une semi-autonomie de la région.

En mars 2016, les territoires semi-autonomes annoncent la création d’une « région fédérale », le Rojava, composée de trois cantons, Afrin, dans la province d’Alep (nord) ; Jaziré, qui correspond à la province de Hassaké (nord-est) ; et l’Euphrate sur une partie des provinces d’Alep et de Raqqa, dans lequel se trouve la ville de Kobane.

Cette initiative s’apparente à une autonomie de facto et les Kurdes vont s’attirer l’inimitié des forces de l’opposition, en plus de l’hostilité de la Turquie voisine, qui voit d’un mauvais œil la création d’une seconde région autonome kurde à sa frontière, alors qu’elle se livre elle-même à une vaste opération contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

En décembre 2016, ils se dotent d’un « contrat social », une Constitution pour la « région fédérale ». En 2017, les habitants des régions kurdes élisent leurs conseils municipaux.

Fer de lance contre Daech

Dès 2014, la branche armée du PYD a été l’une des principales forces combattant le groupe Etat islamique (EI) avec l’appui aérien de la coalition conduite par les Etats-Unis.

Début 2015, les forces kurdes soutenues par les frappes de la coalition chassent l’EI de Kobané, à la frontière turque, après plus de quatre mois de violents combats.

En octobre 2017, les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes, chassent l’EI de son fief de Raqqa après des mois de combats.

Ennemis jurés de la Turquie

Le 14 janvier 2018, la coalition menée par Washington annonce œuvrer à la création d’une « force » frontalière de 30.000 hommes dans le nord de la Syrie, notamment constituée de membres des FDS, dominées par les YPG.

Or, la Turquie considère les YPG comme l’extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation kurde qui livre une guérilla contre Ankara depuis 1984 et qui est considérée comme une organisation terroriste.

La Turquie avait d’ailleurs déjà lancé une offensive dans le nord de la Syrie en août 2016 pour repousser à la fois l’EI et l’expansion territoriale des milices kurdes.

Le 20 janvier, la Turquie lance une offensive terrestre et aérienne baptisée « Rameau d’olivier » contre les YPG dans la région d’Afrin. Le 25 janvier, face à la puissance turque, le canton kurde d’Afrin a tenté d’obtenir l’aide de Damas à intervenir contre l’aviation d’Ankara.

Las, Damas exigerait en échange un redéploiement de l’armée syrienne dans la région et le retour des institutions étatiques du régime, des mesures qui sonneraient le glas du pouvoir kurde à Afrin.

Abandonnés par Trump

la dernière décision du président américain de quitter totalement la Syrie laissera les Kurde à la merci du régime d’Erdogan.

 

Source : L’OBS

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