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L’APW de Tizi Ouzou Réhabilite Mohammed Arkoun

 La Kabylie n’a jamais cessé d’engendrer des géants dans tous les domaines. Si nous nous limitons juste à l’histoire récente, nous trouverons ceux qui ont défendu la patrie au prix de leur sang tel que Amirouche, le lion du Djurdjura, Abane, l’architecte de la révolution, Krim, le lion du djebel et signataire des accords d’Évian…
Dans la littérature, nous trouverons des plumes en or comme Mammeri, Feraoun, Djaout…
Dans l’art, c’est M’hamed Issiakhem, Matoub, Cherif Kheddam Idir, Aït Menguellet, Atmani, l’hadj M’hamed El Anka…
Dans les nouvelles technologies Madjid Boutemeur qui a raté de peu le prix noble en physique nucléaire.

Citer tous les noms des colosses, que notre région a donnés à la patrie, il nous faut des bibliothèques. Mais, malheureusement les teneurs du destin de cette patrie ont toujours muselé, humilié, marginalisé expatrié ou assassiné ces hommes qui pouvaient faire relever l’Algérie au rang des nations civilisées.

L’élite de cette Kabylie glorieuse sait que les œuvres et les noms de ces gens illuminés s’ils ne sont pas dépoussiérés et réabilités par les leurs, personne ne le fera à leur place.

C’est dans cette logique que l’initiative salutaire que vient de prendre l’APW de Tizi Ouzou est née en organisant à l’hémicycle Rabah Aïssat un colloque international sur l’œuvre de Mohammed ARKOUN du 26 au 27 de ce mois.

Cet intellectuel, philosophe et historien de l’islam à la pensée universelle en quête d’un islam des lumières est natif du même village que Mouloud Mammeri, Taourirt-Mimoun, le 01/02/1928.
Il a rejoint le ciel le 14/09/2010 en exil à Paris, car il n’a pas trouvé sa place sous un pouvoir qui encourage l’obscurantisme, le fanatisme et l’islam des ténèbres et non l’islam des lumières qu’il défendait.

Cet agrégé en langue et en littérature arabe, en 1956, docteur en philosophie, en 1968 et qui obtient la renommée dans les milieux universitaires, en 1969 et auteur de nombreux ouvrages, en français, anglais et arabe de sociologie religieuse consacrée à l’islam a été interdit, en 1985 de prendre parole sur sa terre mère par un égyptien frère musulman qui n’est autre qu’Al Ghazali. Au fait, qui est ce fanatique qui a osé faire taire notre philosophe devant le sinistre responsable politique de l’époque et organisateur de ces rencontres Mouloud Kacem Naït Belkacem sans qu’une autorité du pays n’a réagi ?

C’est bien le petit cornichon qui a justifié l’assassinat de l’écrivain Faraj Fouda par les intégristes islamistes du Caire et qui n’a pas condamné la tentative d’assassinat du prix Nobel de la littérature Naguib Mahfouz.

Mais l’adage dit : « on ne peut pas couvrir la lumière du soleil par un tamis ». Ni les magouilles politiques, ni les ennemis du savoir, ni la haine raciale ne peuvent perdurer devant la vérité et la lumière.

L’initiative de l’APW de Tizi Ouzou d’organiser ce colloque mérite salutation et encouragement dans l’espoir qu’elle touchera dans l’avenir toutes les femmes et tous les hommes marginalisés pour le pouvoir en place.

 Ali Aït Djoudi 

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