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vendredi 29 mars 2024
DébatsIMBROGLIO IDEOLOGIQUE

IMBROGLIO IDEOLOGIQUE

Les relents kafkaïens d’une situation idéologique ambiguë que vie le peuple Algérien remontent au début du combat nationaliste, ou par un concours de circonstances, les divergences idéologiques n’ont jamais trouvées d’issues démocratiques. Au départ, les premiers militants de la cause nationale, berbérophones pour la majorité se battaient pour l’égalité des droits et devoirs pour les autochtones de l’Afrique du nord dans sa globalité. Ils créent l’étoile de l’Afrique du nord et mettent à sa tête MESSALI HADJ, un arabophone, communiste et excellent orateur. Voyant un mur devant leurs revendications, la lutte se transforme vite en combat pour la décolonisation. Toutefois, dans cette nébuleuse Etoile d’Afrique du Nord, deux tendances vont vite apparaitre, surtout après la rencontre de MESSALLI HADJ avec CHAKIB ARSELAN (célèbre nationaliste arabo-islamiste, prince druze du Liban, homme politique, poète et écrivain, 1869-1946) et s’affronter. Avec la NAHDA en orient, rejointe par MESSALI et ces comparses, se crée une rupture idéologique avec les « berbéristes », dont certains ont feront les frais par leur illumination physique et les conséquences réapparaissent au grand jour actuellement. Pour permettre l’unité de combat contre le colonialisme, espérant le soutien des communistes arabes, les berbéristes sont contraint d’accepter de suivre dans le sciage de cette tendance « arabiste » sous peine d’être éliminé physiquement, en espérant un chemin vers la démocratie. Après le déclanchement armée du 1er novembre, la place n’était plus au combat idéologique mais au combat militaire et diplomatique, toutefois, certains berbéristes seront liquidés. Le congrès de la SOUMAM va donner une lueur d’espoir au nationaliste pur et dur, en évoquant explicitement une « Algérie Algérienne, ni occidentale ni orientale ». Cette affirmation va être à l’origine, à notre humble avis, de l’assassinat d’ABANE RAMDANE dont l’affaire n’a pas encore révélée tous ces tenants et aboutissants. Sachant que les protagonistes d’ABANE étaient au Caire, sous l’influence de GAMEL ADELNASSER tenant incontestable De l’idéologie « arabiste ». Il ne pouvait permettre que la révolution Algérienne échappe à son influence grandissante à l’échelle de tout l’orient. Certes, cette affirmation n’est pas la seule à causer l’assassinat de son auteur. L’affirmation de la primauté du civil sur le militaire et de l’intérieur sur l’extérieur, vont être mal perçue et combattus sanguinairement par « les combattants extérieurs ». Après de longues luttes postindépendances, avril 80, octobre 88, 2001 et enfin 2019, nous nous retrouvons toujours au même point de départ. Nous sommes gouvernés par un système, pire que le système colonial. Ce système, qui se reproduit très vite et qui se régénère n’a ni patrie, ni idéologie ni état d’âme, tel un rouleau compresseur il écrase tout sur son passage. Comment se fait-il qu’il arrive toujours à se remettre en marche ? Pas d’état d’âme, tout est permis, de la falsification de l’histoire aux mensonges en passant par la manipulation des masses pour lequel il est devenu un maitre incontesté. Leur méthode préférée est de jeter à la vindicte populaire une partie de la population, après les Kabyles c’est le tour des Mzab….leur jeu favori « diviser pour mieux régner ». Les individus et probablement des entités étrangères (nous ne connaissant pas la composante du pouvoir réel qui gouverne l’Algérie) qui forment cette architecture du système cherchent et sans exception aucune, à faire main basse sur les très grandes richesses du pays, sans se soucier de la justice qui est à leur ordre, tout comme d’ailleurs toutes les forces de sécurité. Ils ont mis en place un système de rémunération alléchant pour l’ensemble des cadres supérieurs et moyens civil comme militaire leur permettant de bien tenir en laisse toutes les corporations. Leur seule peur c’est le hirak. Cette peur est liée de prime à bord à la composition de la cellule noire qui dirige le pays et aux revendications de changement radical qui ne satisfait ni la mafia politico-financière Algérienne ni les multinationales qui vide l’Algérie de ses richesses. Après plusieurs tentatives d’embrigadements d’arrestations, de répressions le hirak reste debout. De manifestation pacifique en manifestation pacifique, de trahison et de durcissement de la répression la révolution fait son chemin. La révolution, pacifique stratégiquement, est une idée grandiose au cœur du peuple, elle est immuable et immortelle. La guerre des clans au pouvoir fait rage. Le DRS, après les vaches maigres de cette dernière année, reprend du poil de la bête sur le camp militaire pur et dur. Après l’arrestation des généraux major, chefs du DRS, c’est le tour des généraux major de l’armée, accusés à tort ou à raison de haute trahison. A cela s’ajoute, par une accusation judiciaire, de la part du vice-président de l’assemblée nationale, de la vente des sièges de l’assemblée par le secrétaire général du FLN. Cette guerre, lasse, plante le décor de la scène politique en Algérie que le « le président » désigné veut faire perdurer en arguant répondre aux attentes du « hirak ». En opposition aux tenants de la légitimité du congrès de la SOUMMAM, qui préconise trois concepts que le « hirak » a fait sien : une Algérie Algérienne ni orientale ni occidentale, la primauté du civil sur le militaire et de l’intérieur sur l’extérieur, l’ex chef de l’état majors parle de « novembria et badissia ». Concept qui va devenir le live motive du système. Une alliance conceptuelle qui n’a aucune assise idéologique historique. En effet, la badissia, autrement dit la vision de Ben Badis, est complètement contradictoire avec la déclaration du 1ernovembre. Ben Badis et son organisation les ULAMMAS, ne combattent pas pour l’indépendance de l’Algérie mais pour l’intégration. Ils étaient des intégrationnistes convaincus, ce n’est qu’en 1957 sous l’impulsion d’ABANE RAMDANE qu’ils intègrent timidement le combat pour l’indépendance. Si nous regardons de près la déclaration de novembre, elle n’est pas antinomique avec les résolutions du congrès de la SOUMMAM ni avec la demande et revendication du hirak tel que nous le verrons plus loin. But : « la restauration de l’état Algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques » « le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de race et confessions ». OBJECTIFS : « Assainissement politique par la remise du mouvement national révolutionnaire dans sa véritable voie et par l’anéantissement de tous les vestiges de corruption et de réformisme, cause de notre régression actuelle ». Alors que veut dire, dans la bouche de feux GAID SALLAH, « novembria » accolé à « badissia ». La compréhension générale est la suivante « nationalisme et islam », deux concepts qui semblent ne pas être compris de la même façon par les uns et les autres. Ma compréhension est toute autre : « nationalisme et arabité » qui s’oppose à « nationalisme et berbérité ». Cette compréhension est basée sur le principal écrit de BEN BADIS qui affirme que le peuple Algérien est arabe, « ila l3aroubati yantasib ». C’est cette question fondamentale qui doit être réglée de manière politique et démocratique. Vouloir opposer les tenants du congrès de la SOUMMAM, qui réclament une Algérie Algérienne avec toute sa composante culturelle, islamité des années de lumières y compris, rejetant l’islam politique et les tenants du dogme orientaliste, arabité et islamité, le pouvoir avec un objectif clair, diviser le « hirak », oriente les débats dans ce sens. Au-delà des slogans populaire »yetnehaw ga3 » « madania machi 3askaria »….. L’objectif principal de notre révolution est le même que celui de nos glorieux martyrs : « ASSAINISSEMENT POLITIQUE PAR LA REMISE DU MOUVEMENT NATIONAL REVOLUTIONNAIRE DANS SA VERITABLE VOIE ET PAR L’ANEANTISSEMENT DE TOUS LES VESTIGES DE CORRUPTION ET DE REFORMISME, CAUSE DE NOTRE REGRESSION ACTUELLE ». En partant de ce principe, le réformisme auquel nous assistons en ce moment « nouvelle constitution », « nouveau parlement non pas populaire mais militaire, ce n’est pas l’APN c’est plutôt l’AMN » sont complétement rejeté par le peuple qui veut révolutionner l’ensemble des institutions de l’état. L’architecture diabolique mise en place par les tenants du pouvoir et particulièrement de l’arabité, rend difficile le séquençage de cette question épineuse. En effet, dès l’indépendance lancement du programme d’arabisation à outrance pour assoir leur dogme baathiste et évacuer par la répression toute velléité de résistance sous peine d’être accusé d’antirévolutionnaire, de réactionnaire… et de tous les mots de la terre. Pour accompagner et légitimer leur dogme, ils vont pousser leur audace à falsifier l’histoire pour mieux assoir leur légitimité. Encore mieux, avec la révision de la constitution, le seul enjeu véritable, négocié avec la France et les états unis d’Amérique, comme semble le montrer les visites régulières du ministre des affaires étrangères de la France et du chef américain de l’AFRICOM, pour leur permettre de se maintenir, c’est d’accepter que l’armée algérienne puisse intervenir dans le sahel au départ puis ailleurs selon le désir des français et des américains. Que ces pays comprennent que l’armée algérienne est une armée populaire elle n’est et ne sera jamais au service des forces impérialistes dans le seul objectif est de maintenir les états africains sous leur coupe pour permettre à leur multinationales de pomper les richesses de ces pays. Se prétendant « novembria » nous ne comprenons pas la remise en cause du caractère « sacré » du 1er novembre. La désacralisation de cette date est probablement une demande du néocolonialisme, car cette date a permis à beaucoup de peuple d’en prendre l’exemple et se soulever pour se libérer du joug colonial. Que cette maffia au pouvoir comprenne que des comptes leurs seront demander pour cette haute trahison. Notre révolution avance doucement, dans le pacifisme, mais surement nous aboutirons à la victoire. Rien ne peut arrêter un peuple sur le chemin de son destion. La population de 2020 n’est pas celle de 62 ni celle des années noires, elle est mature et a intégré aussi bien les enjeux nationaux qu’internationaux dans leurs diverses luttes pour la démocratie et une meilleure répartition des richesses du pays. Sans tenir compte de l’évolution de la société, de l’instruction de la jeunesse, des réseaux sociaux, le pouvoir persiste et signe sur sa volonté de se maintenir et de maintenir leur dogme d’arabité et d’islamité coute que coute, avec le risque grandissant de voir la population KABYLE, et amazigh dans sa majorité, se radicaliser, au sens anthropologique du terme. Cette finalité est peut-être l’objectif ultime de ce pouvoir pour justifier le recours aux armes et se maintenir pour sauver « l’unité nationale ». Aujourd’hui, avec la révision de la constitution et le nouveau parlement « AMN » la lutte des services se focalise sur la chasse des militants les plus engagés, chefs de partis, syndicalistes, les autonomistes et les hirakistes les plus en vus pour essayer d’enterrer le hirak. Croyant avoir réduit le hirak à néant et n’ayant aucune opposition internationale, ce pouvoir va droit dans le mur. La dernière gifle du hirak à cette nébuleuse cellule noire qui gouverne l’Algérie est le résultat des élections législatives. Une troisième victoire pour le hirak. La résistance contre cette maffia est une cause nationale indispensable et cruciale pour notre révolution.

VIVE L’ALGERIE, GLOIRE A NOS MARTYRES.

Dr Hamid CHALLAL, Doctorat en économie. Ecrivain.

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