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Et la légitimité alors ?    

« Ne pleure pas comme une femme ce que tu n’as pas su garder et défendre comme un homme », avait dit Aicha à son fils Boabdil en quittant Grenade.

En ces temps d’incertitude et de tous les dangers, nous sommes interpellés par notre conscience morale si tant elles existeraient encore chez nous.

Si ces vertus n’ont-elles pas, elles aussi, embarqué sur ces radeaux de fortune pour des ailleurs plus existentiels, plus cléments, ou elles ne risquent pas d’être souillées par ces viols permanents, comme ç’a de toujours été le cas chez nous.

Il serait par ailleurs, malséant et même quelque peu indécent de tirer sur les ambulances, s’agissant bien sûr de l’état physique de notre président.

Le peuple algérien dans sa quasi-totalité s’était prononcé pour inviter ce dernier et par conséquent tout le système qui l’entoure, à se retirer tant qu’il serait encore temps, pour sauvegarder un minimum de dignité.

Mais la réalité du terrain et l’importance des enjeux que sont ces élections, la refondation d’une nouvelle république nous interpellent et nous obligent à prendre nos responsabilités pour une solution saine et salvatrice, aussi difficiles seront-elles pour certains.

Plus magnanimes, c’était aussi de permettre, autant que faire se peut, à notre actuel président de goûter lui aussi à quelques repos, après toutes ces années passées à la tête du pays.

Et pour nous, de choisir en conséquence librement, sereinement et sans aucune autre influence sinon celles des valeurs en adéquations avec les nôtres et que véhiculeraient nos favoris, et ce, pour la première fois dans notre histoire.

Mais il était dit ou écrit que le pouvoir ne veut pas l’entendre ainsi, et surtout de ne pas saisir cette planche de salut que lui avaient tendu ces millions de manifestants de partir et de rendre les clefs de la maison Algérie, paisiblement, sans heurts, ni verser encore ce Précieux Sang de notre jeunesse.

Et pour notre auto-consolation et dans l’espoir de les persuader que toute solution réside dans le respect de cette constitution qu’ils n’avaient d’ailleurs jamais cessé de triturer, mais qui les exclut néanmoins dans toutes prises de décisions après la fin de la mandature du président.

Pour un énième rappel, après la fin d’un mandat électif, on n’est plus rien d’autre qu’un simple citoyen algérien comme tout un chacun parmi nous, auréolé néanmoins par cette ex-honorable mission que lui avaient confiée par la voie des urnes ses électeurs.

Agir autrement est une illégitimité, un coup d’État, un arrogant mépris envers ce peuple, qui depuis maintenant plus de trois semaines demande sereinement et en toute légitimité le départ de ce régime.

Ce peuple qui vient d’inscrire en lettres d’or son action, enjoint ces repoussés de se réveiller de cette torpeur dans laquelle ils sont plongés et d’accepter cette réalité, même si elle s’avère être quelque peu amère pour eux.

Et il lui dit aussi et surtout, que vous n’êtes plus ce Messie que vous croyez être, et que certains de vos adulateurs, qui pour les avoir scandaleusement et indûment enrichis au dépens des intérêts primordiaux du peuple et du pays vous l’ont fait croire.

Certes, ils avaient même adoré votre effigie, voire prier agnostique-ment avec, faisant ainsi fi des préceptes religieux islamiques qui interdisent l’idolâtrie et autres fétichismes.

Et qui en d’autres lieux avaient au nom de ces mêmes préceptes et lois détruit des prestigieux monuments et des chefs-d’œuvre d’arts historiques, multimillénaires.

Et comble de désespoir et ironie du sort, en d’autres temps, certains parmi ces dévots qui avaient fait des prières sous votre auguste portrait, avaient participé aux meurtres des jeunes filles qui avaient alors seulement refusé de porter le voile islamique.

Autres temps, autres croyances peut-être aussi, mais autres pratiques sûrement.

Vous nous obligez ainsi qu’à défaut de recourir à cette justice dévoyée et aux ordres, à manifester dans la rue, pacifiquement, bon enfant, mais aussi, et surtout avec détermination,  et ce, jusqu’à la victoire finale.

-Quand les commères se courroucent, les vérités se découvrent.

                                                                                                         Mohammed AOULI

 

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