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samedi 20 avril 2024
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Litanie de poursuites pour le militant chaoui Massil Djahara

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Le militant chaoui Massil Djahara de Batna se retrouve confronté à une cascade de procédures judiciaires intentées à son encontre. Seul à affronter cette série de poursuites, il doit composer avec plusieurs condamnations, certaines pendantes au niveau de la Cour suprême tandis que d’autres ont été prononcées par contumace et font l’objet d’une opposition de sa part.

Les démêlés judiciaires de M. Djahara ont débuté le 30 août 2019 avec son arrestation pour port du drapeau amazigh. Il a alors été condamné pour « atteinte à l’unité et à la sécurité nationale » à deux mois d’emprisonnement, assortis d’une amende de 50 000 dinars et de la confiscation des objets saisis.

Dans une affaire ultérieure, il a écopé de six mois de prison ferme et d’une nouvelle amende de 50 000 dinars pour « publication et diffusion de fausses informations tendancieuses portant atteinte à la sécurité et à l’ordre public ».

M. Djahara fait également face à d’autres condamnations auxquelles il s’est opposé. Parmi celles-ci figure une peine liée à une publication relative au décès tragique en détention du militant Kamel Eddine Fekhar, dont il n’a pu retirer l’arrêt de jugement.

SAMIR L.

La Coordination des syndicats de l’Éducation nationale appelle à une grève les 28 et 29 avril

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La Coordination des syndicats de l’Éducation nationale, regroupant plusieurs organisations syndicales dont le CNAPESTE, SNAPEST, CELA et MADJEL, a appelé à une grève dans le secteur les 28 et 29 avril prochains.

Les revendications des contestataires portent principalement sur le statut particulier des enseignants, le régime indemnitaire ainsi que l’équité en matière de classement, de promotion et de réintégration. L’élaboration dudit statut particulier est au cœur des préoccupations.

Dans leur communiqué, les syndicats réclament un « dialogue sérieux » avec le ministère de l’Éducation nationale pour l’enrichissement du projet de loi lié au statut de l’enseignant. Ils dénoncent « la méthode adoptée » par le ministère et son « refus de remettre, comme convenu, une copie du projet aux syndicats ».

Les signataires exigent l’obtention d’une copie du document présenté en Conseil des ministres et l’implication des syndicats dans tout le processus de révision. Selon eux, « le futur texte ne doit pas remettre en cause les acquis matériels, moraux, économiques et sociaux de l’enseignant ».

Parmi leurs autres revendications figurent la révision du régime indemnitaire avec la participation de tous les partenaires sociaux. La Coordination des syndicats de l’Éducation nationale a également appelé le Chef de l’État à intervenir afin de répondre à ces revendications.

SAMIR L.

En détention depuis plus d’un, Cherif Mellal entame une grève de la faim

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Dans un geste désespéré visant à dénoncer son incarcération qu’il juge arbitraire, Cherif Mellal, l’ancien président de la JS Kabylie, a entamé une grève de la faim le 14 avril 2024 dans les geôles de la prison d’El-Harrach où il est détenu depuis le 19 janvier 2023.

Cette décision drastique intervient après le rejet répété de sa demande de remise en liberté provisoire par la chambre d’accusation, malgré les remous juridiques entourant son dossier.

Mellal est poursuivi pour des allégations de violation de la législation sur les mouvements de capitaux et de blanchiment d’argent. Cependant, son collectif de défense a réussi à mettre en évidence le caractère inconsistant de ces accusations, démontrant notamment la nullité d’un document clé introduit dans le dossier, un faux tiré d’Internet.

Malgré ces irrégularités flagrantes, la chambre d’accusation maintient sa position inflexible, invoquant la poursuite de l’instruction par l’envoi d’une commission rogatoire à l’étranger comme prétexte pour refuser sa libération. Cette décision soulève des interrogations quant à l’équité du processus judiciaire et alimente les soupçons d’une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

Il convient de rappeler que Cherif Mellal a déjà été acquitté dans une affaire précédente où il était accusé d' »atteinte à l’unité nationale ». Néanmoins, il reste incarcéré dans le cadre d’une deuxième affaire, malgré avoir purgé une peine de 18 mois de prison ferme confirmée en appel en janvier 2024 dans le premier dossier.

Kamel AIDOUNE

Contrôle de l’immunité parlementaire : La Cour constitutionnelle lève les privilèges de sept élus

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Dans une série de décisions récemment publiées au Journal officiel, la Cour constitutionnelle a annoncé la levée de l’immunité parlementaire d’un membre du Conseil de la Nation et de six députés de l’Assemblée populaire nationale.

Ces mesures font suite à l’ouverture de dossiers judiciaires à l’encontre de ces élus, pour des faits présumés de nature pénale. Les chefs d’accusation sont variés, touchant aussi bien à des questions de corruption, de détournements de fonds publics, qu’à des infractions liées au processus électoral.

Ainsi, le membre du Conseil de la Nation, identifié par les initiales F.B.G. et élu à Skikda, fait l’objet d’un dossier pour « délit d’octroi d’indus avantages » visant à influencer le vote des électeurs. Des preuves audiovisuelles auraient été recueillies pour étayer ces allégations.

Du côté de l’APN, les cas sont multiples et concernent aussi bien des élus « indépendants » que des représentants de partis politiques. Certains font l’objet de poursuites pour abus de fonction, atteintes à des biens publics ou encore diffamation. L’un d’entre eux a même été condamné en 2021 pour des délits de faux et escroquerie.

Enfin, la Cour a également levé l’immunité d’un député FLN de Tlemcen, poursuivi pour « affichage sauvage » en dehors des emplacements autorisés durant la campagne électorale, en violation du code électoral.

Ces décisions de levée d’immunité ouvrent désormais la voie à la poursuite des enquêtes et éventuelles procédures judiciaires à l’encontre de ces élus, sans bénéficier de leur privilège parlementaire. Un signal fort envoyé par les institutions sur la nécessité de rendre des comptes, quel que soit le statut des personnes mises en cause.

Kamel AIDOUNE

L’activiste Yacine Mecheri entendu par la justice à Boumerdes

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L’activiste Yacine Mecheri a été présenté, dimanche devant le procureur puis le juge d’instruction du tribunal de Bordj Menael, dans la wilaya de Boumerdes. Après avoir été entendu, il a été laissé libre.

L’activiste est poursuivi pour « diffusion de fausses informations de nature à porter atteinte à l’intérêt national », rapporte le Comité national pour la libération des détenues (CNLD).

Pour rappel, Yacine Mecheri avait été condamné le 4 juillet 2022 par le tribunal de Boumerdes à 2 mois de prison ferme et 50 000 dinars d’amende, pour « incitation à attroupement non-armé ». Cette condamnation faisait suite à un procès qui s’était tenu le 20 juin 2022, alors que la date initiale était le 13 juin.

Nouvelle entrave à la liberté d’expression : Le RCD dénonce l’interdiction d’entrée sur le territoire pour le journaliste Farid Alilat

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Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a fermement condamné l’interdiction d’entrée sur le territoire national et le refoulement à la frontière dont a fait l’objet le journaliste Farid Alilat.

Dans un communiqué, le parti politique a qualifié cet événement d’“énième atteinte aux droits élémentaires des citoyens et intimidation des professionnels des médias”.

Selon le récit du journaliste, cette mesure n’a été accompagnée “d’aucune poursuite judiciaire” ni “d’aucune motivation”. Le RCD souligne que cette situation s’ajoute aux “nombreuses interdictions de sortie du territoire national (ISTN) qui frappent de nombreux Algériens”, constituant ainsi “une transgression grave et inacceptable de la Constitution, des lois de la République et du pacte international relatif aux droits civils et politiques”.

Dénonçant “cette politique du pire et l’assujettissement au fait du prince” qui, selon lui, “n’augure rien de bon au pays”, le parti politique “réitère son exigence du respect de la liberté politique et d’expression”. Il se dit “solidaire et aux côtés du journaliste Farid Alilat et de tous ceux qui continuent à se battre pour une Algérie libre et démocratique”.

Le RCD voit dans cet événement une nouvelle tentative d’entraver la liberté d’expression et de museler les voix critiques. Il appelle à la fin de ces “pratiques d’un autre âge” et au respect des droits fondamentaux des citoyens, dont la liberté de circulation sur le territoire national.

Kamel AIDOUNE

Le transfert de Laâlami aurait été motivé par un incident avec un gardien

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Selon le témoignage de Malik Riahi, un ancien détenu d’opinion, un incident s’est produit avec Ibrahim Laâlami dans la prison d’Aïn Temouchent. Cet événement a entraîné son transfert vers une autre prison avant l’expiration du délai de recours.

Selon le témoignage de Malik Riahi, un autre prisonnier avait été autorisé à recevoir des provisions apportées par sa famille. Cherchant à faire preuve de solidarité envers Brahim, ce détenu demanda au gardien de bien vouloir partager une partie de ces provisions avec son compagnon d’infortune. Cependant, au lieu d’accéder à cette requête, le surveillant ouvrit la cellule de Brahim et “piétina le plateau avec un mépris évident avant de refermer brutalement la porte”, privant ainsi ce dernier de ce maigre réconfort.

Cet acte du gardien a suscité la colère et l’indignation de Brahim laâlami face à ce qu’il a qualifié d’“acte odieux”. Cependant, Malik Riahi indique ne pas connaître la suite de l’incident, si ce n’est qu’Ibrahim Laâlami a par la suite été transféré dans une autre prison.

Pour rappel, Brahim Laâlami fait l’objet d’une autre affaire au niveau du tribunal d’Annaba, pour laquelle il sera transféré à l’Est du pays.

SAMIR L.

Farid Alilat, journaliste de Jeune Afrique, expulsé d’Algérie sans justification (Récit)

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Le 13 avril 2024, Farid Alilat, journaliste algérien travaillant pour le magazine panafricain Jeune Afrique, a été expulsé de son pays natal sans explication officielle. Dans un témoignage sur son compte Facebook, il relate son interpellation et sa rétention de plus de 11 heures à l’aéroport international d’Alger.

Arrivé le 12 avril pour un séjour professionnel, M. Alilat a été immédiatement pris en charge par les services de la Police aux Frontières (PAF) et conduit dans les locaux de la Police Judiciaire (PJ) de l’aéroport. “On me demande d’éteindre mes téléphones avant de me les confisquer. J’attends dans cette salle pendant des heures, témoigne-t-il.

S’en est suivie une longue audition où les officiers l’ont interrogé sur son parcours, ses voyages, ses rencontres en Algérie, ses écrits pour Jeune Afrique, ainsi que sur le Mouvement de l’Ancienne Armée (MAK) et les opposants algériens à l’étranger. “On m’interroge encore sur mes écrits sur Jeune Afrique, sur mes publications sur Facebook et sur Twitter, sur mes antécédents judiciaires en Algérie et en France”, rapporte le journaliste.

Malgré sa collaboration et l’absence d’éléments compromettants, M. Alilat a été contraint de rester dans les locaux de la PJ jusqu’à 6h30 du matin. “Vers 6h30 du matin, deux officiers se présentent. Ils me remettent mes bagages, mes deux téléphones et mon ordinateur et me demandent de les suivre”, décrit-il.

Le journaliste a ensuite été escorté jusqu’à l’avion d’Air France à 7h00, sans aucune explication écrite ou verbale justifiant son expulsion. “Je suis donc expulsé de mon pays sans aucune justification verbale ou écrite. Je n’ai reçu aucun document écrit d’une quelconque autorité algérienne pour justifier cette décision arbitraire, illégale et anti-constitutionnelle”, dénonce-t-il.

Farid Alilat, qui ne possède que la nationalité algérienne, craint désormais de ne plus pouvoir retourner dans son pays, même pour des raisons familiales. “Demain, que va-t-il se passer si je décide d’y retourner ?”, s’interroge-t-il, évoquant la possibilité d’une arrestation ou d’un retrait de son passeport.

Cette expulsion sans motif officiel soulève des questions sur la liberté de la presse en Algérie et le traitement réservé aux journalistes critiques envers le pouvoir. Bien que n’ayant subi “aucun mauvais traitement” durant sa rétention, Farid Alilat dénonce une décision “arbitraire, illégale et anti-constitutionnelle” à l’encontre d’un journaliste exerçant son travail de manière “libre et indépendante”.

Kamel AIDOUNE

Expulsion arbitraire du journaliste Farid Alilat à l’aéroport d’Alger

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Dans une publication sur les réseaux sociaux, le journaliste algérien Farid Alilat, résident en France, a fait part de son calvaire à l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger.

Dix heures seulement après son arrivée dans son pays natal, il a été brutalement contraint à repartir, victime d’une mesure d’expulsion aux fondements troubles.

“Je vous raconterai aujourd’hui comment j’ai été expulsé d’Algérie, de mon pays, dix heures après avoir atterri à l’aéroport d’Alger”, a témoigné Farid Alilat sur son compte Facebook.

SAMIR L.

C’est par étapes et dans le rassemblement que la liberté se gagnera (Contribution)

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Dans un nouveau chapitre de l’ouvrage « Dissidences populaires, regards croisés », l’écrivain Youcef Zirem nous livre ses réflexions sur le long chemin vers la liberté du peuple algérien. Alors que le soulèvement populaire du Hirak a marqué un moment de fraternité exceptionnel, l’auteur constate avec tristesse que les espoirs de changement n’ont pas été concrétisés face à la répression du régime en place.

Je pense souvent à ceux qui ont donné leur vie pour que le peuple algérien ne souffre plus des injustices du colonialisme français. Paix à leur âme. Je me demande souvent est-ce que nous sommes à la hauteur de leur sacrifice ?

La réponse à cette interrogation m’attriste. Oui, une énorme tristesse s’empare de moi quand je pense que durant 60 ans le peuple algérien a manqué de liberté, de justice sociale, de dignité, de démocratie.

Mais je sais aussi de la matière pour me consoler : je me dis, que tôt ou tard, le peuple algérien retrouvera sa souveraineté. Cet énorme soulèvement pacifique des années 2019-2021 est inoubliable ; c’est la preuve éclatante qu’une grande partie du peuple algérien a compris la nature du régime qui gère le pays. Le Hirak a été un exceptionnel moment de fraternité.

Oui, le Hirak est d’abord ce sublime territoire de la fraternité retrouvée du peuple algérien, dans toute sa diversité, malgré l’adversité et les manipulations multiples du régime. Puis l’espoir de construire la liberté, la justice sociale, la dignité, la démocratie.

Mais cet espoir ne s’est pas concrétisé. Les dirigeants militaires du régime algérien ont décidé autrement.

Au lieu de répondre positivement aux demandes pacifiques et légitimes du peuple, ces décideurs militaires ont employé des méthodes peu glorieuses : arrestations, instrumentalisation de la justice, invention de lois insensées qui rend tout acte politique autonome interdit et passable de prison. Mascarades électorales, mensonges, désinformation et corruption se sont regroupés pour maintenir le système en place.

Des milliers d’arrestations, de nombreux prisonniers politiques ont clairement donné de l’Algérie l’image d’un pays invivable, irrespirable. Presque une prison. Mais en deux années de manifestations pacifiques et grandioses, à travers les quatre coins du pays, la conscience politique du peuple s’est fortifiée. La répression a mis fin aux manifestations mais, désormais, une bonne partie du peuple a compris les enjeux de cette réaction musclée du régime.

Pour rappel, le régime algérien est illégitime depuis le 9 septembre 1962 lorsque l’armée des frontières avait pris le pouvoir de force après une guerre fratricide qui avait fait plus de 1000 morts. Aucun chef de l’État algérien n’a été élu depuis 60 ans. Une vraie élection suppose, entre autres, l’ouverture du champ politique, la liberté des médias, la fin de la mainmise du régime sur les médias d’état, la dissolution de la police politique.

Tandis que le régime écrase la société, une partie de l’élite corrompue applaudit ou fait semblant de ne rien voir. Au même moment, les opposants se chamaillent pour des futilités et restent bloqués par des événements d’il y a 30 ans. L’Algérie a un sérieux problème avec une partie de son élite qui peine à s’assumer pour aider le peuple dans sa quête de la liberté.

L’Algérie n’arrive pas également à dépasser son passé récent, cette guerre contre les civils qui a fait du mal et des traumatismes.

En 30 ans, la société algérienne s’est métamorphosée ; elle est aujourd’hui, grâce à internet et aux réseaux sociaux, à l’écoute du monde. En 30 ans, de nouvelles générations sont arrivées et aspirent à une autre vie loin des contraintes et de l’autoritarisme. Pourtant il faudra construire un pays. Seul le Hirak semble en mesure de le faire. Jamais la dictature n’a construit un pays. Mais le Hirak se doit de passer à la vitesse supérieure.

Tous les opposants sincères, non liés à la police politique, de toutes les tendances politiques, devront se rassembler autour d’un minimum, pour imposer le changement. C’est presque une question de logique mathématique : sans ce rassemblement, le régime demeurera en place.

Il est clair qu’un consensus historique doit être trouvé autour de la liberté, la dignité, la justice sociale et la démocratie. La construction du changement peut se faire par étapes. Lorsque l’armée ne sera plus au pouvoir, la concurrence politique sera possible sous des règles claires, adoptées par les uns et les autres. C’est par étapes et dans le rassemblement que la liberté se gagne.

Il faudra, donc, à tous les militants autonomes et sincères, de faire le bilan de nos récents échecs pour suivre des chemins plus sûrs. Pour ne plus refaire les mêmes erreurs. Le régime en place est en panne d’idées depuis de longues années. Les causes de la genèse de la contestation pacifique du printemps 2019 sont encore toutes présentes.

La prétendue « Algérie nouvelle », formule déjà employée par le colonialisme français en son temps, ne trompe personne. Pour le bien de l’Algérie et de son armée, le changement est nécessaire. Il est à souhaiter que ce changement se fasse de manière pacifique.

L’Algérie est un pays-continent qui a d’énormes potentialités naturelles et humaines. La liberté, la justice sociale, la dignité, la démocratie feront de l’Algérie un pays prospère où chaque citoyen, quelles que soient ses croyances aura sa place.

Youcef Zirem

Écrivain