15.9 C
Alger
mardi 19 mars 2024
Accueil Blog

Wissem Sifouane libre, Mohand Saïd Attaf lourdement condamné

0
Wissem Sifouane

Le tribunal criminel de deuxième instance près de la cour d’Alger a condamné Mohand Saïd Attaf à 4 ans de prison. Condamnée à 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis, Wissem Sefouane quitte la prison ce lundi 18 décembre 2023.

Malheureusement, ce n’est pas le cas pour son co-accusé, Mohand Said Attaf, qui a vu sa peine réduite à 04 ans de prison ferme et à une amende.  Wissem Sefouane (24 ans) a écopé, quant à elle, de 03 ans de prison, dont 18 mois avec sursis.

Il est à noter que le parquet a requis 15 ans de prison ferme à l’encontre des deux accusés. Mohand Said Attaf est également poursuivi dans un dossier criminel.

Les détenus d’opinion, Wissem Sefouane et Mohand Saïd Attaf, ont été condamnés le 8 mai dernier, par le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida, wilaya d’Alger, respectivement à 3 ans de prison ferme et à 7 ans de prison ferme.

Là aussi, le parquet avait requis 15 ans de prison pour chacun des détenus.

Le procès de la détenue d’opinion Wissem Sefouane est programmé pour le 08 mai 2023 devant le tribunal criminel de première instance de Dar El Beidha, wilaya d’Alger.

La plaidoirie dans le dossier de la détenue d’opinion, Wissem Sifouane, devant la chambre d’accusation près la cour d’Alger ( Ruisseau), a eu lieu mercredi 30 décembre 2022. Il a été procédé à la fin d’octobre 2022 au transfèrment de la détenue d’opinion, Wissem Sefouane, de la prison de Bouira vers celle de Koléa, wilaya de Tipaza.

Wissem Sifouane (24 ans) a été placée sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Bouira le 17 janvier 2022 .

Elle est placé en détention à la prison de Saïd Abid (Bouira).

Pour rappel, Wissem Sifouane a été placée en garde à vue à la brigade de gendarmerie nationale de Bechloul depuis son arrestation mercredi 12 janvier 2022 avec perquisition au domicile familial par des éléments de la gendarmerie nationale.

L.M./Cnld

Les tyrans et la présidentielle !

0
Tebboune

On le sait, les tyrans ont toujours des amis. Tout le monde ou presque cherche leur compagnie, du moins jusqu’à leur chute. Ce qui n’est pas le cas des victimes de l’arbitraire.

Les anciens détenus d’opinion en Algérie en savent quelque chose. Ils vivent, certes avec dignité, mais comme des parias. Ils sont considérés comme infréquentables. La peur de représailles du pouvoir y est pour l’essentiel. Mais rien ne dure, autrement les Pharaons auraient toujours régné et la dictature de Pinochet ou Franco continuerait encore à torturer, tuer…

Certes gouverner avec tyrannie est facile car le dictateur ou tyran s’affranchit du devoir de convaincre les oppositions, voire les voix dissidentes. Tout cela nous ramène évidemment à la situation de notre pays. Depuis l’intronisation de Tebboune au pouvoir le 12 décembre 2019 par le général Ahmed Gaïd Salah, les mécanismes de la démocratie ont été systématiquement démantelés. Un ordre arbitraire sans commune mesure est mis en place au mépris des lois de la république. Avec des milliers d’Algériens passés par la case prison pour leurs opinions, les interdictions de toute expression libre dans les médias, la suspension de journaux, la dissolution d’ONG de droits de l’homme et d’associations de la société civile, Abdelmadjid Tebboune ne peut se prévaloir d’être un démocrate. Encore moins de bâtisseur, quand on voit la situation économique dans laquelle macère le pays.

En cela, Tebboune bénéficie de soutiens au sein indéniable de l’état-major de l’armée et de l’Etat profond. Une évidence en Algérie : un candidat comme Tebboune sans assise populaire, sans parti, sans appareil politique, n’a aucune chance d’arriver au pouvoir dans une présidentielle libre et démocratique. Mais on est en Algérie, où les présidents sont le fait de l’Etat profond. Alors convoquer le peuple et sa légitimité comme se flatte de le répéter c’est se moquer de l’intelligence du peuple.

A une année de la présidentielle, une question s’impose : va-t-on assister à un simulacre d’élection encore une fois et de fait compromettre de nouvelles générations d’Algériens ?

Afrique du Nord News

Les otages israéliens tués «par erreur» à Gaza brandissaient un drapeau blanc

0
Attaque du 7 octobre

Israël observe samedi 16 décembre un deuil après la mort de trois otages tués « par erreur » par ses soldats dans la bande de Gaza. Selon l’enquête préliminaire sur l’incident, les trois otages brandissaient un drapeau blanc lorsque les troupes ont ouvert le feu, l’un d’entre eux criait à l’aide en hébreu. 

Le Hamas a fait état de « combats acharnés » dans le secteur de Jabaliya et de frappes aériennes et de tirs d’artillerie intenses à Khan Younès. 

Israël observe samedi un deuil après la mort de trois otages tués « par erreur » par ses soldats dans la bande de Gaza assiégée. Les victimes ont été tuées au cours d’opérations dans un quartier de la ville de Gaza. Selon l’enquête préliminaire sur l’incident, les trois otages brandissaient un drapeau blanc lorsque les troupes ont ouvert le feu, l’un d’entre eux criait à l’aide en hébreu. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a, dès l’annonce de l’armée, regretté « une insupportable tragédie » qui plonge « tout l’État d’Israël dans le deuil ».

Des familles d’otages israéliens et des sympathisants ont défilé vendredi soir avec des photos de captifs devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv pour demander un accord immédiat en vue de leur libération. « Chaque jour, un otage meurt », pouvait-on lire sur une affiche alors qu’un drapeau israélien placé dans la rue a été aspergé de peinture rouge évoquant du sang. Un nouveau rassemblement est prévu samedi à Tel-Aviv.

David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, aurait rencontré vendredi soir le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, selon une source proche du dossier. La rencontre était prévue en Europe et devait porter sur une seconde phase de trêve, afin de permettre la libération d’otages.

Le journaliste d’Al Jazeera, Samer Abou Daqa, tué vendredi dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza, selon la chaîne qatarie, a été enterré ce samedi 16 décembre à Khan Younès dans le sud du territoire palestinien. Sa dépouille, sur laquelle avaient été posés son gilet pare-balles siglé « presse » et son casque, a été transporté à travers la foule à Khan Younès, avant d’être enterré dans un trou creusé par des confrères.

Huit palestiniens ont été arrêtés à Naplouse, en Cisjordanie occupée, où l’armée israélienne a lancé une nouvelle opération, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. La violence s’est intensifiée dans ce territoire occupé après le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza de la guerre à Gaza.

Environ 18 800 Palestiniens ont été tués dans les frappes israéliennes sur Gaza depuis le 7 octobre, selon le gouvernement du Hamas. Près de 51 000 personnes ont également été blessées. Selon le ministère de la Santé de l’enclave, 70 % des victimes sont des femmes et des jeunes de moins de 18 ans. Plus de 1 200 Israéliens ont été tués.

RFI

Les régimes du Grand Maghreb convergent pour réprimer leurs peuples

1

Simultanément avec Lakome.2 (Maroc), Maghreb Emergent et Mediapart (France), nous, publions ce texte collectif qui s’inquiète de l’état des libertés démocratiques dans l’ensemble du Grand Maghreb.

Signé par trente-trois organisations et plus de deux cents personnalités maghrébines, il en appelle aux forces intellectuelles, associatives et politiques afin de manifester leur « solidarité avec tous les détenus d’opinion, les réprimés et les marginalisés de la région ». Parmi les signataires :
– d’Algérie, Ihsane El Kadi, directeur de Radio M et de Maghreb Émergent, détenu d’opinion, des responsables d’organisations dissoutes (Rassemblement action Jeunesse-RAJ, Ligue algérienne de défense des droits de l’homme-LADDH) ou suspendues (Parti socialiste des travailleurs-PST) ;
– du Maroc, l’historien Maati Monjib, en liberté surveillée et interdit de sortie du territoire, des proches des journalistes détenus Omar Radi et Souleymane Raïssouni, et de Nacer Zefzafi, condamné à vingt ans de prison ; – de Tunisie, Cheïma Issa et Jawher Ben Mbark, membres du Front national du salut, poursuivis pour leurs opinions. Le communique :

Il semble que les rêves des peuples de la région se soient évaporés aujourd’hui, après l’espoir suscité par ce qu’on a appelé le « printemps arabe », qui a concerné, à divers degrés, la Tunisie, l’Egypte, la Libye, le Maroc puis, plus tard, l’Algérie, dont le Hirak a réussi non seulement à annuler la reconduction pour un cinquième mandat d’un président malade, épuisé et absent de la scène politique, mais aussi à revendiquer pendant des mois la liberté, la justice, la pluralité et la démocratie.

Au-delà de l’analyse des répercussions de la transition démocratique en Tunisie après le 25 juillet 2021, ou des causes de la guerre civile et de l’ingérence étrangère en Libye, ou des violations croissantes des droits et libertés à la suite des élections algériennes, ou de l’usage par l’Etat marocain de « techniques sournoises » d’un code pénal obsolète et contesté, de campagnes de harcèlement et de diffamation pour réprimer davantage la société civile et les journalistes indépendants, ou encore des atteintes aux libertés en Mauritanie, nous sommes aujourd’hui interpellés, en tant que militant(e)s associatif(ve)s, syndicalistes et politiques, intellectuel(le)s et artistes au sein de l’espace maghrébin et ailleurs, à plus de coordination et de solidarité pour :

– Advertisement –

– redynamiser et défendre notre slogan que nous avons porté pendant des décennies, le slogan d’un « Maghreb des peuples » qui revendique la liberté, l’égalité, la justice, la pluralité et la démocratie ;

– unifier nos forces maghrébines, civiles et politiques, pour faire face à l’oppression et pour nous engager, par des actions communes, dans la solidarité avec tous les détenus, les réprimés, les marginalisés : déclarations, séminaires, réunions et manifestations… ;

– dénoncer toutes les agressions et les violations des droits et libertés perpétrées par le pouvoir dans chacun des pays du Maghreb, en les considérant comme une agression à l’encontre de tous les peuples de la région.

Contact : Maghreblibertes@gmail.com

Les premiers signataires

Fouad Abdelmoumni, économiste [MAROC]

Hichem Abdessamad, historien [TUNISIE]

Chafik Abdi, journaliste [ALGÉRIE]

Hakim Addad, militant politique [ALGÉRIE]

Lahouari Addi, sociologue [ALGÉRIE]

Abderazak Adel, universitaire [ALGÉRIE]

Fatna Afid, militante syndicaliste [MAROC]

Hassan Aglagal, militant des droits humains, président de l’AMDH Paris/ IDF [MAROC]

Ayad Ahram, défenseur des droits humains [MAROC]

Khadija Aïnani, militante des droits humains [MAROC]

Ali Aït Djoudi, militant associatif, défenseur des droits humains [ALGÉRIE]

Arezki Aït Larbi, journaliste free lance, éditeur [ALGÉRIE]

Mourad Aït Ouarab, journaliste [ALGÉRIE]

Sanhadja Akhrouf, militante féministe [ALGÉRIE]

Ahmed Akroud, militant des droits humains [TUNISIE]

Zineb Ali-Benali, professeure émérite des universités [ALGÉRIE]

Abdelkérim Allagui, professeur universitaire retraité, militant des droits de l’Homme [TUNISIE]

Mourad Allal, directeur de centre de formation [TUNISIE]

Tewfik Allal, militant associatif [ALGÉRIE]

Abdessalem Amakhtari, militant des droits de l’Homme et de l’immigration [MAROC]

Leïla Amili, militante associative [MAROC]

Ghanima Ammour, poétesse [ALGÉRIE]

Ali Anouzla, journaliste [MAROC]

Ahmed Arehmouch, activiste du mouvement amazigh [MAROC]

Sion Assidon, citoyen [MAROC]

Mehdi Attar-Semlali, militant associatif [MAROC]

Boualem Azahoum, militant associatif de l’immigration maghrébine et militant du hirak du Rif [MAROC]

Nabil Azouz, enseignant, militant pour la démocratie [TUNISIE]

Mehdi Baala, journaliste [ALGÉRIE]

Yamina Baïr, journaliste [ALGÉRIE]

Malika Bakhti, ingénieure d’études [ALGÉRIE]

Mohamed Bazza, militant associatif [MAROC]

Adda Bekkouche, ancien enseignant universitaire, maire-adjoint de Colombes [ALGÉRIE]

Habib Bel Hedi, producteur [TUNISIE]

Bochra Belhaj Hamida, avocate, ancienne députée de l’ARP [TUNISIE]

Fathi Bel Haj Yahya, écrivain [TUNISIE]

Souhayer Belhassen, présidente d’honneur de la FIDH [TUNISIE]

Fayçal Benabdallah, président de la FTCR [TUNISIE]

Faouzi Ben Abderrahman, militant politique indépendant [TUNISIE]

Rabaa Ben Achour, universitaire [TUNISIE]

Sana Ben Achour, juriste, présidente de l’association Beyti [TUNISIE]

Ali Ben Ameur, universitaire, militant des droits humains [TUNISIE]

Bachir Ben Barka, universitaire retraité [MAROC]

Madjid Benchikh, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger [ALGÉRIE]

Mustapha Benfodil, écrivain et journaliste [ALGÉRIE]

Hechmi Ben Frej, militant associatif [TUNISIE]

Saïda Ben Garrach, avocate au barreau de Tunisie et ancienne conseillère aux droits de l’Homme à la présidence de la république [TUNISIE]

Monia Ben Jemia, juriste [TUNISIE]

Saïd Benmerad, expert en développement local [ALGÉRIE]

Ali Bensaad, géographe [ALGÉRIE]

Mohamed Ben Saïd, médecin, militant des droits humains [TUNISIE]

Sihem Bensedrine, présidente de l’association Mémoire et citoyenneté [TUNISIE]

Raja Ben Slama, professeure des universités, psychanalyste [TUNISIE]

Abdou Berrada, journaliste [MAROC]

Hayat Berrada-Bousta, universitaire [MAROC]

Nourredine Bessadi, consultant indépendant [ALGÉRIE]

Sophie Bessis, historienne [TUNISIE]

Mohamed Bhar, artiste chanteur [TUNISIE]

Saïd Bouamama, sociologue, militant associatif [ALGÉRIE]

Mostefa Bouchachi, avocat [ALGÉRIE]

Abderrahmane Bouchène, éditeur [ALGÉRIE]

Larbi Bouguerra, membre de l’académie Beyt El Hikma [TUNISIE]

Hamid Bouhaddouni, militant associatif, défenseur des droits humains [MAROC]

Hocine Boukella, musicien [ALGÉRIE]

Alima Boumediene-Thiéry, avocate, parlementaire honoraire [ALGÉRIE]

Mouloud Boumghar, universitaire [ALGÉRIE]

Omar Bouraba, militant associatif [ALGÉRIE]

Ali Brahimi, juriste, militant démocrate [ALGÉRIE]

Nadia Chaabane, ancienne députée de la Constituante [TUNISIE]

Khémaïes Chammari, militant des droits de l’homme, ancien ambassadeur [TUNISIE]

Kacem Chebab, militant du FMVJ et et de la CMODH [MAROC]

Hédi Chenchabi, directeur de centre de formation [TUNISIE]

Henda Chennaoui, militante associative [TUNISIE]

Mouhieddine Cherbib, défenseur de droits humains [TUNISIE]

Khadija Chérif, féministe, militante des droits humains [TUNISIE]

Altya Chérif-Chammari, avocate, militante féministe [TUNISIE]

Alice Cherki, psychanalyste [ALGÉRIE]

Fatiha Cherribi, mère du journaliste détenu Omar Radi [MAROC]

Yasmina Chouaki, militante féministe [ALGÉRIE]

Larbi Chouikha, universitaire [TUNISIE]

Mohsen Chouikha, universitaire [TUNISIE]

Ahmed Dahmani, universitaire, défenseur des droits de l’Homme [ALGÉRIE]

Karima Dirèche, historienne [ALGÉRIE]

Saïd Djaafar, journaliste [ALGÉRIE]

Abdelnasser Djabi, sociologue [ALGÉRIE]

Yahya Djafari, enseignant retraité [TUNISIE]

Habiba Djahnine, réalisatrice, féministe [ALGÉRIE]

Nadir Djermoune, architecte urbaniste [ALGÉRIE]

Daikha Dridi, journaliste [ALGÉRIE]

Mohsen Dridi, militant associatif de l’immigration [TUNISIE]

Nassera Dutour, présidente du CFDA et et de la FEMED [ALGÉRIE]

Ali El Baz, militant de l’immigration [MAROC]

Nadia El Fani, cinéaste [TUNISIE]

Naceur El Idrissi, président du réseau ATMF [MAROC]

Ihsane El Kadi, journaliste, détenu d’opinion, directeur de Radio M et du journal électronique Maghreb Emergent [ALGÉRIE]

Tin Hinane El Kadi, universitaire [ALGÉRIE]

Driss El Khorchi, militant associatif [MAROC]

Rachid El Manouzi, président APADM [MAROC]

El Kabir El Miloudi, militant des droits humains [MAROC]

Hakim Fékih, activiste [TUNISIE]

Frej Fenniche, ancien haut-fonctionnaire aux Nations unies [TUNISIE]

Wahid Ferchichi, professeur de droit [TUNISIE]

Mohamed-Chérif Ferjani, universitaire [TUNISIE]

Abdelouhab Fersaoui, militant politique (ex-président de RAJ, association dissoute) [ALGÉRIE]

Yosra Frawes, ancienne présidente de l’ATFD [TUNISIE]

Souad Frikech, militante associative et des droits humains [MAROC]

Ahmed Galai, Solidarité laïque Méditerranée [TUNISIE]

Najla Gharbi, universitaire, chercheure [TUNISIE]

Sarra Grira, membre du comité éditorial de « Orient XXI » [TUNISIE]

Saloua Grissa, directrice de l’association Droit à la différence [TUNISIE]

Ali Guenoun, historien [ALGÉRIE]

Selma Hajri, médecin, militante des droits humains [TUNISIE]

Ayachi Hammami, avocat au barreau de Tunisie et ancien ministre des droits de l’Homme [TUNISIE]

Nabila Hamza, sociologue, conseillère municipale [TUNISIE]

Maher Hanine, sociologue, militant associatif et politique [TUNISIE]

Zaki Hannache, défenseur des droits de l’Homme [ALGÉRIE]

Abdennour Haouati, cadre gestionnaire à la retraite [ALGÉRIE]

Mohammed Harbi, historien [ALGÉRIE]

Fouad Hassam, syndicaliste [ALGÉRIE]

Abderrahmane Hedhili, président du FTDES [TUNISIE]

Mohammed Hennad, universitaire [ALGÉRIE]

Ghazi Hidouci, ancien ministre de l’économie, membre du CEDETIM [ALGÉRIE]

Abdelkérim Hizaoui, universitaire [TUNISIE]

Ouali Ilikoud, universitaire [ALGÉRIE]

Amar Ingrachen, éditeur et journaliste [ALGÉRIE]

Mohamed Iouanoughene, journaliste [ALGÉRIE]

Cheima Issa, membre du Front de salut national [TUNISIE]

Aïcha Jabrane, militante associative [MAROC]

Mohamed Jaite, avocat au barreau de Paris [MAROC]

Abderrahim Jamaï, avocat au barreau de Rabat, ancien bâtonnier, membre du collectif d’avocats en défense des détenus du hirak du Rif [MAROC]

Aboubakr Jamaï, enseignant/journaliste [MAROC]

Kamel Jendoubi, militant des droits humains [TUNISIE]

Abdelkébir Jmaiai, activiste associatif, militant des droits humains [MAROC]

Halima Jouini, féministe, militante de droits humains [TUNISIE]

Aïssa Kadri, sociologue [ALGÉRIE]

Habib Kazdaghli, historien universitaire, ancien doyen de la Faculté de la Manouba [TUNISIE]

Melek Kefif, médecin, militant associatif [TUNISIE]

Myriam Kendsi, artiste peintre [ALGÉRIE]

Tahar Khalfoune, universitaire [ALGÉRIE]

Abdelmoumen Khelil, militant des droits humains [ALGÉRIE]

Mohamed Khenissi, président de l’association Nachaz [TUNISIE]

Ramy Khouili, militant associatif et des droits humains [TUNISIE]

Hosni Kitouni, historien [ALGÉRIE]

Anouar Kousri, avocat, ancien vice-président de la LTDH [TUNISIE]

Aziz Krichen, économiste, ancien ministre-conseiller à la présidence de la république [TUNISIE]

Abdellatif Laâbi, écrivain [MAROC]

Souad Labbize, autrice [ALGÉRIE]

Kamel Lahbib, militant associatif, défenseur des droits humains [MAROC]

Djaffar Lakhdari, consultant [ALGÉRIE]

Olfa Lamloum, politologue [TUNISIE]

Samir Larabi, doctorant en sociologie [ALGÉRIE]

H’mida Layachi, écrivain et journaliste [ALGÉRIE]

Hakima Lebbar, psychanalyste, galeriste, militante pour la défense  des droits humains [MAROC]

Mohieddine Legha, secrétaire général de la LTDH [TUNISIE]

Adel Ltifi, historien [TUNISIE]

Gérard Maarek, urbaniste [TUNISIE]

Djemaa Maazouzi, professeure et chercheure [ALGÉRIE]

Fatimata M’Baye, avocate au barreau de Mauritanie et présidente de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) [MAURITANIE]

Jawher Ben Mbarek, membre du Front de salut national [TUNISIE]

Insaf Machta, universitaire [TUNISIE]

Lotfi Madani, consultant, expert en communication [ALGÉRIE]

Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger, ancien président de la Commission du droit international de l’ONU, ancien juge ad hoc de la Cour internationale de justice [ALGÉRIE]

Mustapha Majdi, acteur associatif [MAROC]

Rachid Maloui, syndicaliste [ALGÉRIE]

Hicham Mansouri, journaliste [MAROC]

Jalel Matri, militant associatif [TUNISIE]

Imed Melliti, sociologue [TUNISIE]

Aziz Mkichri, militant associatif [MAROC]

Khadija Mohsen-Finan, universitaire [TUNISIE]

Maati Monjib, historien [MAROC]

Nabil Montassar, historien, syndicaliste et militant LTDH [TUNISIE]

Abdellatif Mortajine, militant de l’immigration [MAROC]

Mawaheb Mosbah, militante politique [TUNISIE]

Rosa Moussaoui, journaliste [ALGÉRIE]

Bachir Moutik, militant associatif [Sahraoui]

Chérif Msadek, militant associatif [TUNISIE]

Jamel Msallem, président d’honneur de la LTDH [TUNISIE]

Mohamed Nachi, sociologue [TUNISIE]

Hatem Nafti, journaliste essayiste [TUNISIE]

Youssef Thierno Niane, avocat au barreau de Mauritanie et représentant de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) à Nouadhibou [MAURITANIE]

Mamamdou Niang, syndicaliste (CGTM) [MAURITANIE]

Omar Ouali, journaliste [ALGÉRIE]

Meziane Ourad, journaliste [ALGÉRIE]

Driss Radi, père de Omar Radi, journaliste détenu [MAROC]

Lilia Rebaï, féministe, militante des droits humains [TUNISIE]

Mahmoud Rechidi, militant politique, ex-SG du Parti socialiste des travailleurs (suspendu et réprimé) [ALGÉRIE]

Hamadi Redissi, universitaire, philosophe [TUNISIE]

Kahina Redjala, militante associative [ALGÉRIE]

Aziz Rhali, pharmacien, président de l’AMDH [MAROC]

Khadija Ryadi, défenseure des droits humains, lauréate du rix de l’ONU pour les droits de l’Homme [MAROC]

Messaoud Romdhani, militant des droits humains [TUNISIE]

Mohamed Sadkou, avocat au barreau de Rabat et défenseur de détenus d’opinion, d’activistes de mouvements sociaux et des journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni, et de l’historien Maati Monjib [MAROC]

Fathia Saïdi, sociologue, enseignante chercheure à l’ISSH [TUNISIE]

Youssef Raissouni, proche de Souleymane Raissouni, journaliste détenu [MAROC]

Salhi, militant de droits humains [TUNISIE]

Saïd Salhi, défenseur des droits humains (vice-président de la LADDH, réprimée et dissoute) [ALGÉRIE]

Mamdou-Moctar Sarr, secrétaire exécutif du FONADH [MAURITANIE]

Jamila Sayouri, avocate, militante pour les droits humains [MAROC]

Youssef Seddik, écrivain philosophe [TUNISIE]

Sid Ahmed Semiane, auteur [ALGÉRIE]

Abderrahim Sioui, militant associatif [MAROC]

Tahar Si Serir, militant associatif [ALGÉRIE]

Hichem Skik, universitaire, militant politique [TUNISIE]

Hamouda Soubhi, militant altermondialiste [TUNISIE]

Saïd Sougty, président de l’ASDHOM [MAROC]

Sami Souihli, médecin, syndicaliste [TUNISIE]

Imad Stitou, journaliste [MAROC]

Taoufiq Tahani, universitaire et militant associatif [MAROC]

Samir Taieb, universitaire, ancien ministre [TUNISIE]

Alaa Talbi, militant associatif [TUNISIE]

Wassyla Tamzali, essayiste, féministe, activiste culturelle [ALGÉRIE]

Hocine Tandjaoui, écrivain [ALGÉRIE]

Atmane Tazaghart, écrivain et journaliste [ALGÉRIE]

Nadia Tazi, philosophe [MAROC]

Yassine Temlali, chercheur, historien [ALGÉRIE]

Fethi Tlili, militant associatif [TUNISIE]

Ridha Tlili, universitaire [TUNISIE]

Mokhtar Trifi, président d’honneur de la LTDH [TUNISIE]

Hamid Arab, directeur du site www.lematindalgerie.com (Algérie)

Françoise Valensi, médecin [TUNISIE]

Ahmed Zefzafi, père de Nacer Zefzafi, détenu d’opinion [MAROC]

Najet Zemmouri, militante des droits humains [TUNISIE]

Abdallah Zniber, militant associatif de l’immigration [MAROC]

Neïla Zoghlami Tlili, présidente de l’ATFD [TUNISIE]

ORGANISATIONS

Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA)

Association Adala Pour un procès équitable [MAROC]

Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM)

Association de parents et amis de disparus au Maroc (APADM)

Association des Marocains en France (AMF)

Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)

Association Khamsa Solidaire Ici et Ailleurs [FRANCE]

Association Le droit à la différence [TUNISIE]

Association Le Pont de Genève [SUISSE]

Association Les mains libres [MAROC]

Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH)

Association Perspectives El Amel Ettounsi

Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD)

Collectif Soumoud [TUNISIE]

Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)

Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA)

Confédération générale des travailleurs en Mauritanie (CGTM)

Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH)

Euro-Mediterraan Centrum Migratie & Ontwikkeling (EMCEMO) [PAYS-BAS]

Euromed-droits

Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR)

Forum marocain des alternatifs Sud (FMAS)

Forum marocain Vérité et justice (FMVJ)

Forum des organisations nationales des droits humains en Mauritanie (FONADH)

Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES)

Institut Mehdi-Ben Barka – Mémoire vivante

Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH)

Na’oura-Bruxelles

Nachaz-Dissonance [TUNISIE]

Riposte internationale [ALGÉRIE]

SOS Migrants

Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) [ALGÉRIE]

Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT)

Déclaration

0

RIPOSTE INTERNATIONALE condamne avec la plus grande fermeté l’acharnement judiciaire dont fait l’objet le journaliste EL KADI IHSANE depuis février 2019 et qui tend à se banaliser du fait de sa chronicité .RIPOSTE INTERNATIONALE dénonce les procédés en totale violations des dispositions réglementaires et des traités internationaux régulièrement ratifiés. Les éléments en notre possession largement corroborés par l’entourage du journaliste, nous confirment la volonté de normaliser les derniers remparts du journalisme indépendant. RIPOSTE INTERNATIONALE se réserve le droit de saisir l’opinion et les institutions internationales sur ces incessantes attaques à l’encontre du droit fondamental de la liberté d’expression à la base aussi de la pratique libre du journalisme et son corollaire à savoir le droit à la libre l’information.RIPOSTE INTERNATIONALE témoigne de sa solidarité à l’égard du journaliste IHSANEEL KADI ; de sa famille et de la famille journalistique qui continue à honorer les valeurs d’une pratique empreinte d’éthique. RIPOSTE INTERNATIONALE exige la cessation de ces harcèlement à l’encontre des citoyens soucieux de l’avenir de leur pays ainsi que la cessation des procès spectacle et la libération inconditionnelle des détenus d’opinion et détenus politiques .RIPOSTE INTERNATIONALE prend à témoin la communauté internationale sur la dérive autoritaire des autorités algériennes étouffant toute possibilité de divergence .

pour le bureau fédéralele

président ALI AIT DJOUD

Tunisie : le SNJT sonne la charge contre la répression des voix médiatiques

0

C’est une véritable charge à laquelle s’est livré le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) suite à la condamnation du rédacteur en chef Ghassen Ben Khelifa. Frappé de 6 mois de détention pour de simples publications sur les réseaux sociaux, ce dernier est la nouvelle victime d’une dérive autoritaire ciblant la profession.

Dans un réquisitoire cinglant, le syndicat dénonce « un processus de ciblage des journalistes » ayant culminé en 2023. Des poursuites judiciaires se sont multipliées, certains professionnels se voyant même accuser de terrorisme, tels Zied El Heni récemment ou Chadha Hadj Mbarek maintenue en détention.

Un climat sécuritaire anxiogène qui, pour le SNJT, sert de prétexte pour réduire au silence les voix discordantes. L’organisation exprime ainsi un soutien indéfectible à Ben Khelifa, jugeant abusive cette condamnation et dénuant de fondement les chefs d’accusation retenus contre lui.

Fustigeant l’exploitation de dispositifs juridiques répressifs, le syndicat rappelle avec force son attachement à la liberté d’expression, « acquis auquel on ne saurait renoncer ». Un appel solennel est lancé aux défenseurs des libertés individuelles et d’une justice indépendante pour se mobiliser face à ces atteintes intolérables.

Une contre-offensive ferme qui en dit long sur l’anxiété d’une frange des corps intermédiaires, déterminée à lutter contre ce qu’elle perçoit comme une offensive autoritaire remettant en cause les fondamentaux démocratiques durement acquis.

Haythem M.

Josep Borrell dénonce une “famine” et un “cimetière à ciel ouvert” à Gaza

0
Gaza
Josep Borell, Vice-président de la Commission européenne Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité

Le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, a dressé un tableau alarmant de la situation humanitaire à Gaza lundi.

Avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, il a déclaré que Gaza est passée du statut de “plus grande prison à ciel ouvert” à celui de “plus grand cimetière à ciel ouvert pour des dizaines de milliers de personnes”.

M. Borrell a ajouté que de nombreux principes du droit humanitaire international sont également bafoués dans la bande de Gaza. Plus tôt dans la journée, lors d’un discours sur l’aide humanitaire, il avait averti que « nous ne sommes plus au bord de la famine, nous sommes face à une famine qui affecte des milliers de personnes » à Gaza.

Le chef de la diplomatie européenne a déploré que des centaines de camions transportant des stocks de nourriture et d’aide humanitaire n’aient pas été autorisés à entrer dans la bande de Gaza. Il a qualifié cette situation d’“inacceptable” et dénoncé l’utilisation de “la famine comme une arme de guerre”.

Lors de leur réunion à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont discuté de la situation à Gaza, même si aucune décision d’envergure n’était attendue selon le chef de la diplomatie lituanienne. Cependant, l’annonce de sanctions contre des colons israéliens accusés d’exactions en Cisjordanie devrait être faite.

La Rédaction

Le détenu d’opinion Mohamed Tadjadit agressé à la prison d’El Harrach ?

0

Une affaire des plus préoccupantes vient entacher le fonctionnement de l’établissement pénitentiaire d’El Harrach. Mohamed Tadjadit, détenu d’opinion en attente de jugement, affirme avoir été violemment agressé par un gardien le 14 mars dernier. 

C’est lors de la visite de ses proches vendredi dernier que le jeune homme a relaté les faits. Entre 9h et midi, il aurait été passé à tabac par un agent pénitentiaire selon le témoignage de son frère sur les réseaux sociaux. 

Une version que conteste fermement l’administration carcérale. Trois gardiens, dont l’accusé, ont en effet rapporté une version divergente, accusant à leur tour Tadjadit d’avoir été l’agresseur.

Le détenu a été auditionné sur procès-verbal, mis en cause, sans que les enregistrements vidéos ne soient consultés selon la famille. Une procédure pour le moins opaque qui soulève des interrogations.

Kamel AIDOUNE

Le ministre de la Communication rappelle sèchement les chaînes TV à l’ordre

0

Mohamed Laâgab, ministre de la Communication, a vertement recadré les directeurs des chaînes de télévision publiques et privées ce dimanche. En point de mire : le non-respect allégué des valeurs sociétales durant ce mois sacré de ramadhan.

Lors d’une réunion de mise au point, M. Laâgab a insisté sur « l’impératif de tenir compte des valeurs et coutumes de la société algérienne » dans les grilles de programmes. Un tir nourri visant notamment certaines productions jugées immorales.

Le ministre a déploré « des scènes injustifiées ne correspondant pas à l’esprit du ramadan », taclant au passage un traitement des sujets « dénué de créativité ». Pis, certains feuilletons « donnent l’impression d’encourager les fléaux sociaux comme la drogue » au lieu de les dénoncer, a-t-il asséné. 

Laâgab s’est aussi insurgé contre des « modifications de scénarios après obtention d’autorisations », une pratique « inacceptable » selon lui. La responsabilité en incombe aux directeurs des chaînes, a-t-il martelé.

Mais ce n’est pas tout. Le volet publicitaire est aussi dans le viseur du ministre. Las de « chaînes transformées en antennes de spots publicitaires » ignorant les normes internationales, il a fustigé ces pratiques « suscitant le mécontentement » des téléspectateurs. Face à ces multiples dérives, Laâgab brandit la menace d’une « intervention des pouvoirs publics » si les chaînes ne se ressaisissent pas. Un avertissement appuyé à quelques jours de l’installation d’une autorité de régulation

SAMIR L.

Le Hirak face à la hiérarchie militaire (Contribution)

0

Dans l’ouvrage collectif intitulé “Dissidence populaire Regards croisés” publié par l’ONG Riposte Internationale et coordonné par Ouerdia Ben Mamar et Hamid Arab, l’une des contributions est signée par Lahouari Addi, professeur émérite à Sciences Po Lyon, sous le titre : “Le Hirak face à la hiérarchie militaire”. Dans ce chapitre, Lahouari Addi décrit le bicéphalisme du régime algérien avec d’un côté le pouvoir formel incarné par le président et le gouvernement, et de l’autre le pouvoir réel détenu par les généraux.

En février 2019 a commencé en Algérie un mouvement massif de protestation qui a été étonnant par son ampleur, sa diversité sociale et sa durée.

Pendant près de deux ans, chaque vendredi après-midi, des manifestations pacifiques se déroulaient pour demander un changement de régime. Le mouvement a commencé à Kherrata, ville moyenne de l’Est du pays, où une foule nombreuse s’était rassemblée devant la mairie et a enlevé le portrait géant du président Bouteflika, qui était candidat pour la cinquième fois consécutive.

Déterminée, la foule a piétiné le portrait géant du président tombé à terre avec fracas. La scène a été virale sur les réseaux sociaux, et le vendredi suivant toutes les villes du pays ont connu une protestation similaire, exigeant le retrait de la candidature du vieux président âgé de 80 ans. Celui-ci apparaissait pendant des années à la télévision publique diminué, poussé sur une chaise roulante le regard hagard, incapable de parler. Le cinquième mandat d’un candidat handicapé physiquement et mentalement a été perçu par la majorité de la population comme une insulte et une atteinte à la dignité de l’État.

La spontanéité de la protestation populaire et l’occupation de l’espace public par des foules nombreuses ont été une réaction face à l’image dégradée du président qui est le symbole de l’État et de la nation. C’était la première fois depuis l’indépendance que le régime était contesté avec une telle ampleur. Débordés, les services de sécurité ne pouvaient pas s’opposer à des manifestants si nombreux qui comptaient dans leurs rangs des femmes, des enfants et des personnes âgées. Les manifestations n’étaient ni violentes, ni agressives. Au contraire, elles étaient joyeuses, marquées par des hymnes nationaux et des chansons militantes qui dénoncent la mal-vie des jeunes et la corruption des dirigeants.

Apparu dans les stades avant février 2019, le chant La Casa del Mouradia était devenu le cri de ralliement du mouvement. Pendant plus de deux ans, il n’y a pas eu une seule vitre brisée, une voiture incendiée ou un édifice public saccagé. Au contraire, en fin d’après- midi, des groupes de jeunes volontaires nettoyaient les chaussées et les trottoirs empruntés par les manifestants.

La colère ne visait ni l’État ni ses institutions. Elle exprimait juste une demande de changement. L’un des slogans les plus clamés au début était « djeich, chaab, khawa, khawa », comme pour dire que la protestation n’était pas dirigée contre l’armée en tant qu’institution.

I

Les généraux ne s’attendaient pas à une telle réaction populaire inédite dans l’histoire du pays. Ils étaient habitués à une population résignée à accepter leur statut informel de « décideurs » qui ont forgé l’image d’un régime où l’armée est sous l’autorité du président élu au suffrage universel. Lorsque les médias officiels rendent compte des activités du président, ils mentionnent qu’il est « le chef suprême des armées » selon l’expression consacrée par la constitution. Ce besoin de rappeler constamment cette prérogative constitutionnelle cherche à cacher une réalité: le président n’a pas d’autorité sur l’armée malgré les dénégations du discours officiel.

Institution qui reçoit les impulsions du ministère de la Défense, la présidence n’est pas le centre névralgique où se prennent les décisions importantes. Dévitalisée, elle est la façade institutionnelle à travers laquelle le leadership militaire fixe les grands équilibres budgétaires et les lignes directrices de la politique étrangère. L’originalité du régime algérien est son bicéphalisme, c’est-à-dire qu’il y a deux centres de décision au sommet de l’État : l’un incarnant le pouvoir réel, et l’autre, formel, détenu par le président et le gouvernement. Le premier contrôle le second qui dirige l’administration gouvernementale.

La légitimité du pouvoir formel provient de l’autorité militaire et non de l’électorat. En janvier 1992, à l’issue de la victoire des islamistes aux élections législatives, le président Chadli Bendjedid était sur le point de nommer Abdelkader Hachani au poste de Premier ministre. Il a été poussé à la démission par la hiérarchie militaire qui n’approuvait pas cette décision. Son successeur, Mohamed Boudiaf, a été assassiné cinq mois après sa désignation, soupçonné de vouloir reconnaître la marocanité du Sahara occidental sans avoir consulté les chefs militaires. Le successeur, Liamine Zéroual, a dû jeter l’éponge en 1998 après avoir constaté que les généraux n’approuvaient pas ses démarches en vue d’une solution politique au conflit qui ensanglantait le pays depuis 1992. Le règne de Bouteflika a duré vingt ans parce qu’il n’avait à aucun moment contesté les prérogatives informelles du pouvoir réel.

Rejetant l’étiquette de « régime militaire » utilisée par l’opposition, les généraux refusent d’assumer officiellement leur rôle central dans l’État. Ils sollicitent des civils qu’ils investissent de l’autorité administrative pour diriger le pays. Lorsque le colonel Boumédiène a pris le pouvoir par la force, il a dû s’habiller en civil pour exercer les fonctions de Chef d’État. La culture politique dominante issue du mouvement national est antimilitariste, ce qui oblige les militaires à doter le régime d’une façade civile. Après la mort du colonel Boumédiène, le fondateur du régime, la hiérarchie militaire a toujours choisi un président sans charisme et sans forte personnalité. La crainte des officiers est de désigner un chef d’État qui devienne populaire et qui les mettrait sous son autorité.

L’impotence de Bouteflika, malade depuis 2005, correspondait à leurs vœux car ils ne voulaient pas qu’une institution de l’État, fut-elle la présidence, s’oppose à leur autorité.

La reconduction d’un président qui n’exerce pas ses fonctions ne gênait pas le fonctionnement d’un système de pouvoir où les militaires ont la prérogative de la décision souveraine. La présidence est une annexe du ministère de la Défense qui contrôle, à travers cette institution, les différents ministères, où un colonel dépendant du DRS (service d’espionnage) est en poste à titre de conseiller pour surveiller les activités du ministre pourtant choisi en amont pour sa docilité. La mission du DRS ne se limite pas à surveiller les cadres de l’administration gouvernementale. Elle s’étend aussi à la société civile qui s’exprime à travers les syndicats, les associations, la presse privée et les partis. La tâche principale, dans ce cas, est de neutraliser et d’étouffer tout foyer de contestation par la répression ou la cooptation. L’objectif est de façonner un champ politique artificiel sans rapport avec la société réelle. Des individus non représentatifs sont ainsi choisis pour figurer sur les listes électorales et dont la motivation est guidée par l’ascension sociale qu’offre un poste de député ou sénateur dont le salaire versé à vie est vingt fois supérieur au SMIG.

II

Issu du coup d’État en juin 1962 contre le GPRA, le système mis en place après l’indépendance repose sur une règle non écrite : l’armée est seule source du pouvoir. Cela signifie que c’est elle qui choisit le président et qui incarne la souveraineté populaire en lieu et place de l’électorat. Avant 1989, durant la période du parti unique, la suprématie de la hiérarchie militaire était quasi-institutionnelle par le nombre d’officiers qui siégeaient dans le comité central du FLN. Après la réforme constitutionnelle de 1989, qui a légalisé le multipartisme, elle devait être cachée. À cet effet, l’administration procède au trucage des élections pour éliminer les candidats qui n’auront pas eu l’agrément des services de sécurité.

Encouragés par leur victoire contre les islamistes qu’ils ont neutralisés par la violence et la ruse durant les années 1990, les généraux refusent toute expression politique qu’ils ne contrôlent pas. Les courants dits « laïcs » qui les ont soutenus contre le projet islamiste n’ont pas été pris en considération et n’ont pas eu suffisamment d’élus pour peser sur la nature du régime. Bien au contraire, les généraux cherchaient plutôt l’appui d’islamistes modérés qui accepteraient la suprématie de l’armée. Ils se sont accommodés d’un salafisme apolitique qui s’était converti dans ce qui a été appelé l’islamo-business.

Durant la période de Bouteflika, les généraux n’étaient inquiétés ni de l’intérieur du régime ni de l’extérieur. C’est pourquoi la candidature à un cinquième mandat d’un président diminué par la maladie ne semblait pas irréaliste. Mais les manifestations populaires du Hirak les ont ramenés à la réalité et leur ont rappelés qu’il y avait des limites à ne pas dépasser.

Un État doit aussi se déployer dans une symbolique de la puissance que l’image du président sur chaise roulante, contredisait. Le Hirak a été, de ce point de vue, une quête de fierté nationale que les dirigeants semblaient avoir perdue.

En refusant le cinquième mandat du président sortant, les manifestants jetaient aussi une lumière crue sur un théâtre d’ombres qui cachait le rôle politique prépondérant des militaires. Il enrayait la mécanique de cette structure qui soumettait le civil au militaire.

Pendant quelques semaines, les dirigeants ont menacé et accusé « la main étrangère » derrière les manifestants qui défiaient les autorités. Mais face à la détermination du mouvement, le discours officiel a changé, laissant entrevoir une prise de conscience du fossé qu’il y a entre des dirigeants en plein déni de la réalité et une population qui refusait un président virtuel.

Les décideurs ont compris que s’ils n’accédaient pas aux principales revendications des manifestants, le régime s’écroulerait. Il était alors nécessaire de s’adapter pour neutraliser les foules en faisant l’éloge du hirak et en annulant la candidature au cinquième mandat du président sortant.

Dès le mois de mars, le général Gaïd Salah, en sa qualité de chef d’état-major, a appelé le président à démissionner de ses fonctions, ce qu’il fit immédiatement. Un président intérimaire fut désigné selon les dispositions de la constitution, avec comme tâche d’organiser l’élection présidentielle prévue le 4 juillet 2019. Celle-ci n’a pas eu lieu sous la pression des marches populaires car les manifestants ne voulaient pas que le nouveau président soit élu par le bourrage des urnes.

À travers les nombreux discours qu’il faisait dans des casernes de l’intérieur du pays, le général Gaïd Salah répétait qu’il avait confiance dans le peuple, qu’il avait entendu ses revendications et compris ses frustrations. Il ajoutait cependant que les réformes nécessaires devaient se faire dans le cadre de la constitution pour ne pas mettre en danger la stabilité de la nation, soulignant le contexte géopolitique défavorable qu’exploiteraient les ennemis du pays pour semer le trouble.

Aussi, il insistait sur l’élection d’un président dont la tâche sera de rétablir la confiance entre l’État et la population. Il refusait la demande d’une transition menée par des personnalités indépendantes, craignant que le processus échappe au contrôle de l’armée. Le face-à-face a duré de longs mois sur fond de grave crise politique que les militaires espéraient surmonter en comptant sur la fatigue et la démobilisation progressive de la rue.

Ignorant les demandes du Hirak, les autorités ont fixé la date de l’élection présidentielle au 12 décembre 2019, tenant absolument à faire élire un président même avec un faible taux de participation au scrutin. Il fallait aux décideurs la légalité ou un semblant de légitimité électorale d’un chef d’État pour élaborer et mettre en place une stratégie de répression qui sera sélective et dissuasive. Si pendant plusieurs mois les services de sécurité ont eu des difficultés à contrecarrer les manifestants et à réprimer les marches, c’est parce que la légalité incarnée par un président élu faisait défaut. Cette légalité a été restaurée avec l’élection d’Abdelmadjid Tebboune supposé être légitime et ouvrant la voie à des poursuites judiciaires pour atteinte aux institutions et à l’ordre public.

Au fil des semaines, le nombre de manifestants diminuait pour différentes raisons. Certains manifestants se sont retirés par crainte d’être arrêtés ; d’autres ont estimé qu’il fallait donner une chance au nouveau président qui a affirmé qu’il entreprendrait les réformes nécessaires pour restaurer la dignité de l’État. D’autres encore craignaient que la continuation de la protestation ne profite aux islamistes ou à leurs adversaires.

Même si des enquêtes de terrain et des sondages d’opinions sont indisponibles, il n’y a aucune raison de croire que les millions de citoyens qui ont participé aux marches hebdomadaires pendant des mois avaient les mêmes attentes. Ils étaient unis par le refus du cinquième mandat, mais divergeaient sur la suite à donner au mouvement.

Certains manifestants étaient gênés de se trouver aux côtés des islamistes pour dénoncer le régime. L’élection présidentielle et surtout la pandémie du Covid-19 ont affaibli le mouvement dès le début de l’année 2020. Des appels à la suspension des marches hebdomadaires ont été lancés par des figures du Hirak par souci sanitaire. Les marches ont néanmoins repris à l’occasion du deuxième anniversaire du Hirak, en février 2021, mais elles se sont étiolées. Les services de sécurité ont profité du reflux de la protestation pour arrêter les figures qui avaient émergées lors des marches en les accusant de terrorisme. L’association Bab-El-Oued City a été dissoute et des centaines de personnes ont été incarcérées pour « activités subversives liées à des groupes terroristes » selon les motifs d’inculpation.

En dehors de la période des années 1990, l’Algérie n’avait jamais connu autant de détenus d’opinion que durant les années 2020-2022. La diaspora algérienne a aussi été concernée par les arrestations de personnes se rendant au pays. Beaucoup de personnes qui participaient aux rassemblements à l’étranger se sont abstenues de le faire de peur d’être inquiétées en cas de déplacement au pays.

Ayant cartographié le mouvement, les services de sécurité utilisaient leurs relais et informateurs pour faciliter la fragmentation du mouvement et ont joué la carte de la division entre islamistes et non-islamistes et entre radicaux et modérés. Il est à noter que les médias officiels n’ont jamais eu un discours hostile au Hirak ; au contraire, il était présenté comme un sursaut de la conscience politique de la population qui exigeait une épuration au sommet de l’État, ce qui a été fait par les décideurs selon les médias officiels. La radio et la télévision publiques expliquaient que le Hirak « béni » a permis à l’État de se renforcer avec un nouveau personnel civil intègre dont la mission est de mettre l’administration au service de la population.

Cependant, après l’élection présidentielle, ces médias dénonçaient le détournement du Hirak par les islamistes de l’organisation Rachad et par les berbéristes affiliés au parti séparatiste MAK.

III

Le régime déclarait que les objectifs du Hirak ont été atteints puisque « la ‘issaba », le gang de Bouteflika avait été démantelé et ses membres arrêtés. La presse publiait des articles et montrait des images des membres de « la ‘issaba », menottes en main, dont Saïd Bouteflika, le frère du président déchu, devenu le symbole du mal neutralisé. Les hommes d’affaires qu’ils avaient aidé à s’enrichir, étaient aussi arrêtés pour violation de la réglementation, financements occultes et trafic d’influence.

Le premier ministre en exercice au début de la contestation (Ahmed Ouyahia), son prédécesseur (Abdelmalek Sellal), plusieurs ministres et députés des deux partis du pouvoir et des dizaines d’hommes d’affaires ont été incarcérés et leurs biens confisqués. Le corps des officiers supérieurs a aussi été touché par les arrestations liées à des affaires de corruption. Une trentaine de généraux étaient soit en prison, soit en fuite à l’étranger.

Le régime a été ébranlé, mais il s’est maintenu en sacrifiant sa façade civile et en se délestant des généraux connus du grand public pour avoir amassé des fortunes grâce aux détournements, à l’instar des généraux Hamel et Belksir. Un nouveau discours s’était mis en place, accablant l’ancien président de tous les maux. À son décès, intervenu un an plus tard, il n’y a eu ni cérémonie officielle ni drapeaux en berne.

Des signes de divisions étaient apparus au sein de la hiérarchie militaire sur la stratégie à adopter face au Hirak, mais il n’y a pas eu la division entre ce que la science politique appelle les hardliners et les softliners. Il y a eu des frictions entre clans qui révélaient des rivalités qui existaient entre le chef d’état-major, le général Gaïd Salah, et l’ancien chef du DRS, le général Tewfik Médiène qui a été arrêté pendant quelques mois.

Dès la mort de Gaïd Salah, le clan rival est revenu en force, ralliant à lui les officiers qui craignaient qu’un nouveau régime ouvrirait les dossiers des années 1990 : (assassinats de Boudiaf, Merbah…, les affaires des disparus et de la torture). Des centaines d’officiers avaient peur de rendre des comptes devant des tribunaux qui les poursuivraient pour torture, disparitions forcées et exécutions extra-judiciaires.

Cette crainte a provoqué un réflexe de solidarité de corps parmi les militaires qui a été la cause du retour aux affaires d’officiers du DRS précédemment écartés. L’héritage des années 1990 est un obstacle à un changement de régime.

IV

Comment se fait-il qu’un mouvement de protestation qui a réuni des centaines de milliers de personnes chaque semaine durant des mois n’a pas abouti à un changement de régime? Il a été constaté par de nombreux observateurs et journalistes que dans les pays du Tiers-Monde, et en particulier dans le monde arabe, les protestations populaires ont des effets limités sur l’État et n’aboutissent pas aux changements demandés par les manifestants.

Le « printemps arabe » qui avait commencé en 2010 a mené à la tentation bonapartiste en Tunisie, au renforcement de l’autoritarisme en Égypte, à l’éclatement de la Syrie et de la Libye et à l’anarchie au Yémen. Ces échecs sont à mettre cependant dans une perspective historique dans des pays où la construction de l’État -nation est dans la phase patrimoniale, c’est-à-dire que l’autorité est détenue par une élite qui ne se considère pas concernée par l’alternance au pouvoir. L’élite dirigeante se conçoit comme une structure constitutive de l’État et sans laquelle l’État n’existerait pas. C’est la définition du régime néo-patrimonial où l’autorité publique n’a pas pour source l’électorat mais une institution, que ce soit la monarchie, l’armée ou le parti qui se pose comme l’incarnation de la nation. C’est le cas de l’Égypte, du Maroc, de la Syrie et aussi de l’Algérie où les généraux estiment qu’ils sont au-dessus de l’État dont ils seraient les protecteurs. La période postcoloniale a favorisé la mise en place d’une sorte de Protectorat autochtone qui écarte les citoyens du champ politique, limité à des acteurs qui se sentent investis d’une mission historique au-dessus des contingences de la vie quotidienne des administrés. Elle a façonné un rapport apolitique à l’État, réduit à ses fonctions administratives. Cette conception autoritaire refuse l’institutionnalisation des expressions politiques, considérant le pouvoir de l’État comme un attribut sacré et une fin en soi et non un moyen séculier au service de la gestion de l’espace public.

Il faut cependant se garder de croire que l’autoritarisme dans les pays arabes à un fondement culturel. Ces pays vivent une phase historique de la construction nationale où interviennent plusieurs facteurs, dont l’économie, la religion, l’idéologie, la géopolitique, etc. Le néo-patrimonialisme n’est pas une essence marquant une culture ; c’est un produit de l’histoire de pays où les dirigeants se légitiment par le combat passé pour l’indépendance. Au Maroc, la monarchie prétend avoir résisté au Protectorat français et arraché l’indépendance, ce qui fonderait sa légitimité atemporelle justifiée par une profondeur historique qui remonte à plusieurs siècles. En Égypte, les militaires se perçoivent comme des révolutionnaires qui ont fait tomber la monarchie qui avait livré le pays aux puissances étrangères.

Quant à l’Algérie, l‘armée se proclame l’héritière de l’ALN, se donnant une légitimité historique pour incarner la nation et exercer les prérogatives de la souveraineté. Mais ce n’est pas l’armée qui exerce la souveraineté puisque son personnel, de l’homme de troupe au colonel, n’est pas impliqué dans l’activité politique, à l’inverse des officiers généraux.

Le grade de général est une fonction politique qui ouvre l’accès au statut de Grand Électeur. En effet, le choix du président et les orientations politiques du régime sont décidées à l’intérieur de ce cercle fermé dont l’existence n’est ni institutionnelle ni prévue par la constitution. C’est dans cette instance informelle que se cristallise et se reproduit la culture néo-patrimoniale de décideurs qui choisissent le personnel civil qui dirige l’administration gouvernementale. Ils exercent un contrôle sur l’État et la société en détournant de leurs fonctions les services d’espionnage et de contre- espionnage à qui ils confient la mission de neutraliser l’opposition.

Le DRS est en effet, le bras séculier des généraux, jouant le rôle de police politique dont la mission est de défendre le régime contre l’opposition. Avec le temps, ce service est devenu vital pour les généraux qui sentent leurs intérêts politiques et leurs privilèges menacés par les demandes de liberté d’expression et d’autonomie de la justice. L’aspiration à la démocratie heurte la structure néo-patrimoniale du régime qui a façonné un champ politique par la violence l’État (police, justice) et par l’utilisation des finances publiques à des fins politiques.

La stratégie du régime néo-patrimonial est d’étouffer la société civile embryonnaire qui essaye d’exister à travers des associations et des syndicats en dépit d’un arsenal juridique liberticide. La société civile n’a pas la capacité nécessaire pour influer sur la politique gouvernementale ou sur le choix des élus dans les différentes assemblées. Ni les associations de patrons d’entreprises, ni les syndicats des travailleurs, n’ont la force de paralyser l’activité économique à l’échelle du pays pour obliger le pouvoir central à négocier un changement de régime.

Le patron du groupe Cevital, Issad Rabrab, qui emploie plusieurs milliers d’employés, a été arrêté pour avoir participé à des marches populaires du Hirak. Il a été libéré plusieurs mois plus tard sous la condition qu’il ne s’implique pas dans la politique et qu’il dissolve le quotidien Liberté dont il était le propriétaire.

Il est interdit aux hommes d’affaires d’utiliser leur influence comme ressource politique sous peine d’interdiction de leurs activités économiques. La pression sur eux est exercée à travers les administrations douanière et fiscale.

Si un patron d’entreprise privée exprime une opinion politique hostile au régime, des fonctionnaires des services de douanes et des impôts se présenteront pour lui signifier qu’il a violé la règlementation douanière ou fiscale en vigueur, ce qui lui vaut plusieurs années en prison. C’est le cas du jeune Nabil Mellah dont l’entreprise fabrique et exporte des produits pharmaceutiques.

À travers les services de l’État (douanes, impôts, police, justice…) le régime étouffe l’émergence des différents pouvoirs sociaux : économique, médiatique, universitaire, syndical… Les travailleurs n’ont pas le droit d’avoir des syndicats autonomes pour ne pas discréditer le syndicat officiel sous le contrôle de l’État, l’UGTA. Son secrétaire général a été arrêté suite à la campagne anti-corruption destinée à restaurer l’image de l’État. En l’occurrence, il s’agissait de crédibiliser l’UGTA concurrencée par des syndicats « illégaux » qui véhiculent les revendications des travailleurs.

Dans un tel régime autoritaire, les citoyens n’ont pas la possibilité légale de s’organiser en associations ou partis autonomes malgré le multipartisme.

Institutionnalisé à la suite des émeutes d’octobre 1988, celui-ci a été vidé de sa substance par les restrictions des libertés et le bourrage des urnes. Les partis d’opposition sont tolérés à condition qu’ils acceptent de faire de la figuration dans des assemblées qui approuvent des lois décidées en amont par le pouvoir exécutif. Ils renoncent à l’idée d’alternance électorale et doivent se soumettre à la règle non écrite du système : la hiérarchie militaire est seule source du pouvoir. Leur rôle se limite à critiquer le personnel civil du régime et à donner une image d’une vie parlementaire pluraliste.

La loyauté des partis d’opposition légaux au régime les empêche d’être populaires auprès de l’opinion publique. Par conséquent, les revendications s’expriment en dehors des institutions, souvent dans des émeutes locales, des grèves improvisées et des rassemblements de rue non autorisés par l’administration. En un mot, au lieu d’être absorbées par les institutions, la protestation se manifeste par la violence en dehors et contre l’État.

V

Au vu du durcissement du régime et du nombre des détenus d’opinion, le Hirak semble avoir échoué dans sa demande d’ouverture démocratique, mais il a cependant eu des conséquences et, pour cela, on ne peut parler d’échec. Il a réussi à faire effondrer l’ancienne façade civile du régime qu’il a affaibli idéologiquement et politiquement. Ses deux partis, le FLN et le RND, ont montré qu’ils n’avaient aucun ancrage populaire et qu’ils sont incapables de produire un discours cohérent en rapport avec les demandes sociales de la population.

La répression qui s’abat sur les activistes du Hirak et sur les journalistes, est un aveu de faiblesse qui indique que les décideurs ont peur que la contestation reprenne. Les services de sécurité et l’administration judiciaire sont utilisés comme des digues servant à empêcher le mécontentement de se manifester publiquement.

Le Hirak a poussé le régime vers une situation défensive qui contredit son discours sur la concorde nationale et la légitimité des institutions, dévoilant son caractère autoritaire.

La quasi-interdiction du journal Liberté, les pressions sur le quotidien El Watan, le harcèlement du groupe de presse Maghreb-Émergent indiquent que les autorités ne tolèrent plus une presse qui, à l’occasion des marches du Hirak, a pris l’habitude de publier des articles et des éditoriaux favorables au soulèvement populaire.

La victoire du Hirak est qu’il a mis dans le débat public la question de la place de l’armée dans le champ de l’État . Est-elle la branche militaire du pouvoir exécutif ou est-elle la source de légitimité du pouvoir exécutif ? L’analyse des slogans scandés pendant les marches, notamment madania machi ‘askaria, montre que la principale revendication des manifestants est la dépolitisation de la hiérarchie militaire, ce qui situe le hirak dans une dynamique qui cherche à rectifier une vicissitude héritée de l’histoire : la militarisation du politique.

L’Algérie est en train de vivre une crise de dépassement de l’héritage de la lutte anticoloniale qui, pour des raisons historiques, avait militarisé la demande de l’indépendance face à un pouvoir colonial radical qui ne comprenait que le langage de la violence.

Ce n’était certainement pas les notables nationalistes du parti de Ferhat Abbas qui allaient arracher l’indépendance. Cette tâche a été dévolue aux populistes révolutionnaires qui n’avaient pas d’autre choix que de militariser le politique. La militarisation du politique n’a pas cessé avec l’indépendance qui a donné l’occasion à l’appareil militaire de dominer le nouvel État en cachant cette domination par un discours populiste pseudo-révolutionnaire.

La militarisation du politique est en Algérie un accident de la construction nationale que les générations nées après l’indépendance veulent rectifier. Elles aspirent à l’autonomisation du politique appelé à se fondre dans des institutions qui véhiculent l’autorité publique.

La pacification du champ politique et l’institutionnalisation des rapports d’autorité dans la sphère de l’État passe obligatoirement par la dépolitisation de l’armée, et aussi la dépolitisation de la religion, de l’université, de l’économie, etc.

Ce n’est pas au nom du monopole sur les armes ou celui sur la parole de Dieu, et ce n’est pas au nom de la richesse ou de la science que l’État doit être dirigé. La dépolitisation de l’armée, de la religion… appartient à une dynamique d’autonomisation du champ politique qui obéira à ses propres règles, protégeant la représentativité des institutions qui suppose une légitimité électorale garantie par des opérations de vote organisées par une administration politiquement neutre, et protégées contre les fraudes par une justice indépendante du pouvoir exécutif.

Le Hirak est une volonté collective de passer du pré- politique, régulé par la violence, au politique logeant dans les institutions.

Le caractère pacifique de manifestations rassemblant des dizaines de milliers de personnes a été un signe de la demande de séparer la politique de la violence exercée par les services de sécurité sur la base de décisions administratives sans fondement juridique. Le slogan moukhabarates irhabia scandé par les manifestants signifie que les citoyens ne veulent plus que l’autorité publique soit exercée dans la clandestinité par des services qui ressemblent plus à des milices qu’à des institutions de l’État chargées de l’ordre public.

La dépolitisation du grade de général est le nœud gordien de la transition démocratique dans un pays où les services secrets de l’armée ont été détournés de leur mission officielle. Ces derniers jouent un rôle liberticide en créant une vie politique artificielle animée par des personnes occupant des fonctions électives pour des motifs d’enrichissement personnel et d’ascension sociale.

C’est pour avoir le monopole sur le politique que la hiérarchie militaire est hostile aux partis perçus comme des appareils qui cherchent à limiter son pouvoir régalien sur l’État. Mais la culture antiparti des militaires a un prix : la rupture entre les institutions et la société, et aussi la cristallisation du mécontentement populaire sur le grade de général. L’un des slogans chantés par les manifestants est significatif de ce rejet : «les généraux à la poubelle et l’Algérie sera indépendante ».

Réagissant à ce slogan, la hiérarchie militaire a eu recours à la répression, ce qui est une fausse solution à un vrai problème politique. Il n’y a pas que la rue qui demande la fin du pouvoir régalien de l’armée sur l’État. Des généraux à la retraite, malgré les menaces, se font écho de la nécessité de dépolitiser le grade de général pour mettre l’armée en dehors des protestations publiques.

L’arrestation du général Ali Ghediri est, significative à cet égard. Il s’était prononcé contre le cinquième mandat de Bouteflika avant le début du Hirak et avait annoncé sa candidature aux élections présidentielles en promettant de retirer l’armée du champ politique. Il a précisé qu’il appliquera le texte portant sur le départ à la retraite des officiers l’âge de 65 ans. Il a été arrêté et incarcéré sans jugement pour avoir évoqué publiquement la question du transfert de la souveraineté de la sphère militaire à la sphère civile.

Ali Ghediri est-il représentatif d’un courant dans l’armée ou est-il un officier qui fait l’unanimité contre lui parmi ses anciens collègues ?

Il aurait pu être l’homme de la transition que la hiérarchie militaire refuse, enfermée dans une contradiction de plus en plus insupportable.

D’un côté, le discours officiel affirme que l’armée est une institution apolitique et, d’un autre côté, c’est la hiérarchie militaire qui désigne le président et qui façonne une vie politique artificielle par le biais du DRS. Cette contradiction aurait pu être surmontée, si elle était cachée par un leader charismatique comme ce fut le cas avec le colonel Houari Boumédiène. Mais la hiérarchie militaire refuse l’émergence d’un tel leader même sorti de ses rangs, craignant qu’il érode ses pouvoirs et ses privilèges.

À l’exception de Mohamed Boudiaf qui a été assassiné cinq mois après sa désignation au poste de chef d’État, la hiérarchie militaire a toujours évité de choisir un président à forte personnalité attirant à lui le soutien populaire. Elle veut des institutions désincarnées, un État apolitique et une société docile.

Les civils nommés aux postes de responsabilité, sont tenus de remplir leurs tâches en respectant ce cadre idéologique qui leur retire l’autorité politique nécessaire pour diriger l’administration efficacement et de façon cohérente.

Quel poids a un ministre face à un général qu’il courtise pour être son protégé ? L’élite civile, qui joue le rôle de fusible, est par rapport aux militaires, dans une situation d’employés subordonnés à leur patron. C’est ce qui explique la rapidité et la vigueur avec lesquelles des ministres, des députés et des chefs de partis du pouvoir ont été arrêtés et incarcérés dès le début du Hirak. Il leur a été reproché d’avoir été incompétents dans l’exercice des responsabilités qui leur avaient été confiées. En faisant un mauvais usage de l’autorité de l’État et en étant incompétents, ils auraient éclaboussé les militaires en les mettant en lumière en tant qu’instance détenant les prérogatives de la souveraineté nationale.

Les anciens premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, condamnés à plusieurs années de prison, ont été considérés, non comme des hommes politiques, mais comme des personnes qui ont rompu leur contrat avec leur employeur pour avoir gaspillé les ressources dont ils avaient la gestion.

En conclusion, le Hirak a cherché à dépasser la contradiction majeure du régime en demandant la dépolitisation du grade de général pour mettre l’armée à l’abri de la contestation politique. Pour les manifestants, l’armée en tant qu’institution, n’a pas à rendre compte des échecs des politiques économiques et sociales du gouvernement. C’est le sens du slogan des manifestants « djeich-chaab, khawa-khawa ».

Dans cette perspective, la dépolitisation du grade de général mettra l’armée à l’abri des aléas de la gestion de l’État. Le Hirak a cherché à revenir sur un principe adopté par le Congrès de la Soummam : la primauté du politique sur le militaire.

Dans l’immédiat, la situation semble bloquée. Si le leadership militaire estime que le rapport de force politique est encore en sa faveur, il n’acceptera pas les revendications de changement de régime.

Lahouari Addi

Professeur émérite à Sciences Po Lyon

Procès Mohcine Belabbas : Six mois de prison ferme requis par le parquet

0

Ce samedi 17 mars 2024, Mohcine Belabbas, ancien président du parti Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), a comparu devant le tribunal correctionnel de Hussein Dey à Alger.

Les poursuites engagées à son encontre concernent des chefs d’accusation tels que “l’homicide involontaire”, “l’obtention frauduleuse de documents administratifs”, “l’hébergement illégal d’étrangers” et “l’emploi d’étrangers sans permis de travail”. Ces infractions sont liées à un incident impliquant un travailleur étranger dans la résidence privée de l’ancien dirigeant politique.

Lors de l’audience, le parquet a requis une peine de six mois d’emprisonnement ferme assortie d’une amende de 100 000 dinars algériens à l’encontre de Mohsen Belabbas. Au terme des plaidoiries des avocats, l’affaire a finalement été mise en délibéré, le verdict étant attendu pour l’audience du 24 mars prochain.

SAMIR L.

Béjaïa: deux ans de prison ferme requis à l’encontre de Hicham Chabane

0

Ce samedi 17 mars 2024, le parquet près du tribunal de Béjaïa a requis une peine de 2 années de prison ferme à l’encontre du dénommé Hicham Chabane. Le verdict dans cette affaire est attendu pour le 24 mars.

Pour rappel, Hicham Chabane avait été placé sous contrôle judiciaire le 10 mars dernier par le juge d’instruction près du tribunal de Béjaïa.

Son arrestation remonte au 28 février 2024, lorsqu’il avait été conduit au commissariat de Tichy avant d’être relâché 8 heures plus tard, après une audition consignée dans un procès-verbal.

Les motifs précis de ces poursuites judiciaires à l’encontre de M. Chabane n’ont pas été communiqués officiellement.

Opération antiterroriste en Tunisie: 5 individus radicalisés appréhendés

0

Une vaste opération menée conjointement par les services de lutte antiterroriste au niveau central et régional a permis l’arrestation de 5 individus radicalisés activement recherchés.

Cette intervention d’envergure s’est déroulée dans plusieurs villes, notamment Kasserine, Tunis, Nabeul et Ariana, avec l’appui d’unités d’intervention rapide renforcées par des éléments de renseignement.

Selon un communiqué officiel de la Direction générale de la Garde nationale tunisienne, les 5 personnes interpellées sont soupçonnées d’affiliation à une organisation terroriste. Des mandats d’arrêt avaient été émis à leur encontre par les autorités judiciaires et sécuritaires pour leur implication présumée dans des activités terroristes.

Ces individus radicalisés faisaient l’objet de condamnations prononcées par la justice, avec des peines privatives de liberté s’échelonnant de 6 mois à 5 ans d’emprisonnement. Suite à une coordination avec le Parquet, les procédures légales ont été diligentées à l’issue de cette opération antiterroriste d’envergure.

Cette intervention musclée des forces de l’ordre s’inscrit dans la stratégie sécuritaire visant à lutter contre la menace terroriste et les mouvements extrémistes en Tunisie. Les autorités réitèrent leur détermination à poursuivre leurs efforts pour démanteler les réseaux radicaux et préserver la stabilité du pays.

Haythem M.

Lourdes peines prononcées à l’encontre de détenus d’opinion à Boumerdes

0

Le tribunal de Bordj Menaiel, wilaya de Boumerdès, a rendu son verdict hier à l’encontre de plusieurs détenus d’opinion. Les prévenus Farid Belmokhtar, Abdellah Hanine, Fateh Hamzi et Ghilas Chaouche ont écopé de peines de 3 ans de prison, dont une année avec sursis, assortie d’une amende.

S’agissant du détenu Toufik Hamadane, écroué à la prison de Koléa, celui-ci a été condamné par contumace à 3 années de prison ferme, ainsi qu’à une peine d’amende. En effet, M. Hamadane n’a pas été transféré pour assister à son procès, dont il affirme n’avoir pas été dûment notifié. Lors d’une tentative de connexion en visioconférence, le prévenu a décliné d’être jugé à distance, invoquant vouloir s’exprimer, avant qu’un incident technique ne coupe la communication.

Pour rappel, lors des réquisitions du parquet, ce dernier avait réclamé des peines de 4 ans de détention ferme et 300 000 dinars d’amende à l’encontre des détenus Belmokhtar, Hanine, Hamzi et Chaouche, ainsi que 34 autres prévenus. Concernant les accusés absents des audiences, le ministère public avait requis des peines aggravées, à savoir 6 années de prison ferme et 300 000 dinars d’amende.

Abdelaziz Rahabi déplore l’érosion de la confiance entre l’Algérie et l’Espagne

0

Les relations jadis chaleureuses et empreintes de confiance mutuelle entre l’Espagne et l’Algérie ont été mises à rude épreuve ces derniers temps, subissant les affres des bouleversements géopolitiques et des revirements stratégiques inattendus.

Cette complicité autrefois solidement ancrée dans des intérêts convergents et une vision commune semble aujourd’hui se déliter, victime collatérale des remous provoqués par le différend sur le Sahara occidental.

Abdelaziz Rahabi, éminent diplomate algérien ayant officié à Madrid et investi dans le renforcement des liens bilatéraux, déplore avec amertume cette régression dans un entretien accordé au quotidien El Independiente. Selon lui, ce revirement espagnol en faveur de la thèse marocaine reste une énigme dépourvue d’explication officielle crédible. Une position jugée incompréhensible pour Alger, qui y voit un reniement du statut historique de l’Espagne en tant que puissance administrante et garante des résolutions onusiennes sur l’autodétermination du peuple sahraoui.

Cette inflexion madrilène semble avoir précipité une érosion de la confiance, menaçant désormais les échanges énergétiques vitaux pour l’Europe. Si Alger a honoré ses engagements gaziers malgré les tensions, l’ancienne plaque tournante ibérique pourrait être supplantée par d’autres partenaires régionaux comme l’Italie ou l’Allemagne, estiment certains observateurs.

Au-delà des considérations économiques, c’est la perte de crédibilité et d’influence de Madrid dans la résolution du conflit qui préoccupe. En optant pour un alignement sur le Royaume chérifien, l’Espagne s’est, selon Rahabi, délestée de son rôle historique de puissance modératrice, diluant son poids dans les négociations.

Face à cette nouvelle donne, Alger privilégie désormais une approche pragmatique, déterminée à préserver son indépendance décisionnelle. Rejetant toute velléité de chantage énergétique – contraire à ses principes -, la diplomatie algérienne prône une coopération fondée sur le respect mutuel et les intérêts réciproques, loin des relations privilégiées potentiellement déstabilisatrices.

Si les blessures encore vives de cette rupture de confiance mettront du temps à se résorber, l’avenir des relations hispano-algériennes semble néanmoins suspendu à la capacité des deux parties à restaurer un climat de sérénité et de compréhension mutuelle, loin des soubresauts géopolitiques éphémères. Un défi de taille pour deux nations appelées à conjuguer leurs atouts de manière durable et équilibrée.

Kamel AIDOUNE