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vendredi 29 mars 2024
ActualitéAlger : un tsunami humain pour dire non au prolongement du 4e mandat

Alger : un tsunami humain pour dire non au prolongement du 4e mandat

Une affluence record à Alger. Au quatrième vendredi de manifestations pacifiques, les Algériens ont été encore plus nombreux que les précédentes fois à répondre à l’appel à manifester contre le prolongement du 4e mandat du président Abdelaziz Boutelfika.

Au centre-ville, les rues sont saturées, on progresse lentement dans une ambiance de fête. Les déclarations Noureddine Bedoui et Ramtane Lamamra lors de la conférence de presse d’hier n’ont visiblement pas convaincu les Algériens. “Matzidch t9i9a ya Bouteflika”…

Le cordon sécuritaire des forces anti-émeutes, installé en bas du Boulevard Mohamed V, a vite cédé face à une foule spectaculaire. Les manifestants, qui ne pouvaient plus revenir à la Grande-Poste, noire de monde, ni vers la rue Didouche, ont réussi à ouvrir cette voie et monter par ce boulevard.

Une marée humaine émergeait lentement du Tunnel des Facultés. Un flux continu de drapeaux et de banderoles se dirigeant, sous des chants joyeux, vers Krim Belkacem (Telemly). Des jeunes, des parents accompagnés par leurs enfants et des grands-parents, après avoir réussi à se dégager de la foule, reprenaient leur souffle et montaient “douga douga”.

Certains chantaient, banderoles brandies, d’autres se prenaient en selfie avec leurs smartphones devant le regard, tantôt amusé tantôt résigné, des éléments des forces anti-émeutes, debout face à leurs fourgons, boucliers et bâtons en main, les visières relevées.

La montée n’a pas été aussi pénible que de franchir l’esplanade de la Grande-Poste, la rue Pasteur ou la Place Audin. Bien au contraire, le boulevard était dégagé et plus agréable à traverser. Quelques minutes plus tard, la foule s’amassait déjà au Boulevard Krim Belkacem (Telemly), à quelques mètres de l’Ecole des Beaux-Arts. Trois fourgons de la police bloquaient la route, où des affrontements violents ayant fait presque 200 blessés ont éclaté la dernière fois. Un cordon sécuritaire précédait les trois véhicules.

Les manifestants ont vite décidé de rebrousser chemin. Un citoyen, debout sur un mur, leur demandait ainsi de redescendre par une ruelle. “Cela ne sert à rien. A part à provoquer les affrontements. Cette ruelle mène vers Didouche”, leur criait-il. D’autres, plus jeunes, tentaient plutôt de continuer pour défier le cordon sécuritaire, qui se retrouvait à 10 mètres, et poursuivre leur route vers El-Mouradia. “Ne l’écoutez pas. C’est un policier. Il veut vous faire peur”, lui répliquait un jeune.

La majorité a tout de même préféré redescendre, principalement les familles, via le Sacré-Coeur vers la rue Didouche Mourad. Là-bas, au niveau du quartier Debussy, la foule était déjà dense. “Ya biladi” était entonné en choeur par des centaines de manifestants, qui poursuivaient leur chemin, lentement, vers la Place Audin, en chantant des slogans contre le pouvoir.

A 16H, une marée humaine s’étendait, sans discontinuité, de l’arrêt de bus de Ferhat Boussad (ex-Meissonier) jusqu’à la Grande-Poste, à travers la rue Didouche, la rue Pasteur et différentes autres ruelles parallèles.

 


Zohra Bensemra / Reuters

 

Les manifestants ne pouvaient plus se déplacer. La foule se décomposait ainsi en plusieurs groupes, qui vivaient chacun cette contestation à leur manière.

Pancartes contre le “4.5e mandat” brandies en silence par-ci, sifflement de vuvuzela et holà par-là, chants de stades et danse de l’autre côté ou marche silencieuse, drapeaux sur le dos, plus loin. Devant le commissariat du 6e arrondissement, des manifestants saluaient les forces anti-émeutes.

A Telemly, des affrontements ont tout de même fini par éclater. Les forces anti-émeutes ont répondu par des tirs de bombes à lacrymogènes aux jets de pierres.

Ce matin, quelques minutes après 10H, des centaines de manifestants occupaient déjà la Grande-Poste. Le centre-ville accueillait peu à peu les nouveaux venus, qui ont atteint, jusqu’à 17H, une affluence record par rapport aux précédentes manifestations.

 

Source Huffpostmaghreb
Par Mehdi Alioui

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